Quête
Une compagnie d’Impolies, épée en bois et langage de notre siècle en bandoulière, se met en route pour trouver le Graal. Du Moyen-Âge à nos jours, le propos de la quête est resté le même: entrevoir la beauté de notre condition humaine.
Texte et propos recueillis par Katia Meylan
Toutes les versions accessibles de la quête du Graal sont passées entre les mains de Juliette Verneray en vue de l’écriture de Quête. Deux en particulier retiennent l’attention de la metteuse en scène et du musicien Lionel Aebischer, avec qui elle co-signe la pièce: celle d’Albert Béguin et Yves Bonnefoy (1965), et celle de Barjavel (1984) qui accrochait déjà quelques ressorts comiques à ces légendes du 7e siècle. « Toutes les versions ne sont pas d’accord sur qui trouve le Graal, souvent l’action commence après quatre chapitre car il faut attendre que tout le monde soit arrivé… », s’amuse Juliette Vernerey. Autant de « détails ennuyeux » dont l’équipe s’empare pour appuyer le côté bancal de sa propre quête et aborder avec humour des sujets aussi brûlants que l’adultère, le rapport à la violence, la virilité et le féminisme.
C’est tout naturellement que la Cie de L’Impolie, dont les membres se connaissent depuis leur études à l’Institut Supérieur des Arts à Bruxelles il y a une dizaine d’années, a adopté une écriture collective à huit. Après avoir écrit les bases de la pièce, Juliette Vernerey et Lionel Aebischer avaient rassemblé les comédien∙ne∙s sur scène, leur avaient donné pour consigne de recréer en live tableaux du Moyen-Âge puis, partir de ces poses, d’improviser les scènes. Juliette avait filmé ces premières répétitions, tout revisionné, puis intégré ce qui fonctionnait au texte. Depuis Google Drive, tout le monde pouvait encore aller modifier des dialogues, pour s’approprier à souhait son personnage.
Artus, Guenevevièvre, Lancelote, Merlijn, Vivianeu ne sont pas des contrefaçons, plutôt des graines de héros et d’héroïnes d’un quotidien un peu absurde. Leurs réflexions contemporaines et leurs survêtements Adidas se frottent aux casques, armures et autres chapeaux pointus, costumes pensés par Célien Favre et Noémie Lagger. 100% seconde main, 100% tout terrains, adaptés au rythme qu’implique une quête du Graal.
Dans les moments de frénésie, dans les citations de René Barjavel ou encore dans les choeurs composés par Lionel Aebischer, Juliette Vernerey parle du sujet qui lui tient le plus à coeur: l’être humain, ses fragilités, ses contradictions, « savoir qu’on va crever mais continuer avec joie! »
Informations pratiques:
- Dimanche 29 septembre à 17h
Théâtre Benno-Besson, Yverdon
www.theatrebennobesson.ch/programme-24-25/quete - Mercredi 2 octobre à 18h15
Théâtre du Passage, Neuchâtel
https://www.theatredupassage.ch/spectacles/quete