Exposition du céramiste franco-suisse Réjean Peytavin, présentée à la Galerie h + Peter Kammermann, dans le cadre du Parcours Céramique Carougeois.
Texte Emilie Thomas
Né en 1986, Réjean Peytavin, diplômé de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs à Paris, de l’école des Beaux-Arts de Nantes ainsi que de l’ENSAD Limoges, a exploré en profondeur l’art de la céramique contemporaine.
Le projet Traduslation, qu’il a débuté en 2022, est un voyage à travers la transformation et la traduction des formes. Les vases, motifs principaux de la série, sont les protagonistes de cette transformation, passant du dessin au textile pour finalement devenir des céramiques, suivant un protocole prédéfini par l’artiste.
Peytavin commence par dessiner des œuvres à l’aquarelle et au pastel. Ces créations sur papier sont ensuite confiées aux tisserandes de la coopérative marocaine Mabrouka. En s’inspirant de leur propre histoire personnelle, ces dernières les transposent en tapis et kilims. Ces œuvres, qui ont acquis une nouvelle dimension texturale, font l’objet d’une dernière interprétation par l’artiste en céramique. Le rendu parfois lisse parfois granuleux est le fruit de son appréciation. Il utilise des textures et des procédés tels que le tuftage de l’argile pour évoquer l’apparence de certains tapis.
Chaque étape de la production est un acte de traduction, où les interprétations et les transformations favorisent la compréhension de l’œuvre finale. Le médium peut dépasser sa matérialité et devenir un vecteur de récits culturels et historiques, ce qui ouvre une nouvelle perspective sur la céramique.
Skupaj, 2022. Craie grasse sur papier. Photo: Tanguy Beurdeley
Photo ci-dessus et photo de haut de page: ©Peter Kammermann
Exposer cet artiste s’est révélé une évidence pour Peter Kammermann et Valérie Hangel, car tous∙tes deux ont une histoire liée à l’univers du textile.
Originaire de Lucerne, Peter Kammermann a commencé sa carrière par un apprentissage dans un atelier de tapissier-villier, lui permettant ainsi de maitrise l’art du textile. Il s’est ensuite intéressé à l’histoire du mobilier et de la décoration et est devenu un architecte d’intérieur réputé.
De son côté, Valérie Hangel, initialement formée dans les arts graphiques, a trouvé son inspiration lors d’un voyage en Asie où elle a découvert des soies anciennes du Japon. Fascinée par ces tissus aux imprimés rares, elle en fait la source de ses bijoux. Ses créations, qui allient bijouterie et textile, invitent au voyage et sont imprégnées de poésie.
Réjean Peytavin
Du samedi 14 au dimanche 22 septembre 2024
Galerie h + Peter Kammermann, Carouge