En mixologue inventif, le Week-End Musical de Pully – ou WEMP, pas que pour les intimes – signe une édition 2025 façon cocktail qui, du 8 au 11 mai, mélange les générations, les styles et les énergies, sans oublier d’y verser le zeste folie douce qui le caractérise depuis douze ans d’existence. L’Agenda a rencontré le violoniste Samuel Hirsch, à l’affiche de deux concerts cette année.
Texte et propos recueillis par Katia Meylan
Photo: Christian Meuwly
Les apéro-jazz au soleil sur l’Esplanade du Prieuré, les jams impressionnantes, la file d’attente « mythique » qui partait de la Maison Pulliérane et se prolongeait jusque sur la rue, avant le concert de Jakub Józef Orliński. Du WEMP, Samuel Hirsch a quelques souvenirs en commun avec le public. En effet, le WEMP est de ces festivals chaleureux où spectateur∙ice∙s et artistes (les stars comme les jeunes talents) se croisent dans Pully tout au long du week-end, et prolongent volontiers leur soirée pour assister au concert suivant.
Si Samuel Hirsch s’est régulièrement glissé dans le public du WEMP ces dernières années, il participe aujourd’hui à sa cinquième édition en tant que musicien. « Depuis que je suis adolescent, ils m’ont fait jouer dans différentes configurations », nous raconte le Lausannois devant un cappuccino, voix grave et yeux noisette rieurs. « En 2021, j’avais joué une pièce du violoniste de jazz Marc Crofts, créée pour l’occasion. Par la suite, j’ai pu la reprendre dans différents contextes, évoluer avec. C’est génial d’avoir eu cette opportunité ! C’était un de mes premiers concerts solo dans ce type de cadre prestigieux. Je me souviens vraiment avec plaisir de la confiance qu’ils m’ont faite ». L’année suivante, en 2022, il faisait partie des onze instrumentistes de la Hotline Musicale de l’humoriste Blaise Bersinger, dans un spectacle plutôt barré, très « wempien », comme le qualifie Samuel Hirsch en souriant.

Samuel Hirsch. Photo: Katia pour L’Agenda
Cette année, le violoniste s’est vu proposer un double titre de Konzertmeister. Pour le concert du vendredi 9 mai, on lui a confié carte blanche pour former de l’ensemble de cordes qui accompagnera le clarinettiste Amaury Viduvier sur son concept Danza, composé d’airs de différents siècles et pays. « C’est un programme festif, où on est à la limite du petit orchestre. J’ai pensé à des musiciennes qui ont une personnalité musicale, beaucoup d’énergie à apporter, et qui ont un même rapport au son, pour pouvoir créer quelque chose d’uni et de chaleureux », explique-t-il. Puis, le dimanche 11 mai, il sera à la tête d’un autre ensemble, cette fois-ci composé de musicien∙ne∙s de l’HEMU, qui entoureront le soliste Julien Martineau sur deux concerti pour mandoline, respectivement de Vivaldi et Calace. Des œuvres qu’on ne compte pas parmi les plus connues du répertoire classique : « Je n’avais encore jamais joué avec mandoline et ne connaissais pas Calace, alors même pour moi en tant que musicien professionnel, ce concert est une découverte intéressante ! En commençant à travailler, je me suis rendu compte que la mandoline est capable de choses très variées. Le Vivaldi la montre comme un instrument virtuose, et le Calace est très tendre, avec beaucoup d’émotions. Ce sera un très beau programme ! », se réjouit le violoniste.
Alors qu’il termine actuellement un 2e Master à Berne, Samuel Hirsch développe son activité professionnelle sous différentes formes, notamment au sein du Quatuor Arola, fondé dans le cadre de ses études, mais également en tant que directeur artistique des Concerts de la Thièle, un festival qu’il a lui-même créé en 2023 à Yverdon-les-Bains. « J’adore la musique de chambre, c’est peut-être même ce qui me plait le plus dans la musique. Il existe un répertoire incroyable que l’on n’entend pas assez… enfin, que je n’entends pas aussi souvent que je voudrais, disons-le comme ça (sourire en coin). Il y a deux démarches pour faire vivre la musique de chambre, que je trouve belles toutes les deux : celle de l’ensemble qui se voit tout au long de l’année, qui crée sur le long terme avec un nom commun – c’est ce qu’on fait avec mon quatuor, et celle de la rencontre ponctuelle, où chacun vient apporter sa personnalité musicale – c’est ce que je mets en place avec le festival ».
Ici, ses inspirations sont-elles un peu « wempiennes », lui demande-t-on pour reprendre son expression ? Il sourit : « Je ne veux pas faire un copié-collé, ça n’aurait pas de sens ! Mais bien-sûr, le WEMP est un modèle inspirant dans son fonctionnement, son aspect convivial, mais aussi sa réussite, en ayant su prendre de l’ampleur dans toutes les directions : l’envergure des invités, le nombre de concerts, de spectateurs… et dans le fait de gagner en prestige tout en restant en entrée libre. »
***
Tout le programme de la 12e édition sur : www.wempully.ch
Week-End Musical de Pully
Du 8 au 11 mai 2025
Maison Pulliérane et alentours
Anciens articles de L’Agenda au sujet du WEMP :
« Week-End Musical de Pully – Vocation de transmission »
L’Agenda 96 – Mai/juin 2022
« Le Week-End Musical de Pully a 10 ans ! »
L’Agenda 101 – Mai/juin 2023
« Week-End Musical de Pully – Si belles dualités »
L’Agenda 107 – Mai/juin 2024