Ladies and Gentlemen…

Photo: Julia Wesely

« And now, Mozart! »
Le pêle-mêle de musiques en tous genres que nous ont livré Igudesman & Joo a suscité la concentration des spectateurs∙trices qui auraient effectivement voulu y trouver Mozart. Lundi 10 septembre, le Rosey Concert Hall ouvrait sa saison avec ce concert pour le moins éclectique.

Texte: Katia Meylan

Pour la rentrée, Marie-Noëlle Gudin, directrice artistique du Rosey Concert Hall, a concrétisé son souhait d’accueillir un concert festif en invitant Aleksey Igudesman et Hyung-Ki Joo, dont les vidéos font fureur sur le web. Tous∙toutes les élèves de l’école ont répondu présent, ainsi que les nombreux∙ses abonné∙e∙s du lieu, et les curieux∙ses attiré∙e∙s par le bruit que font les deux compères à l’international!

Les musiciens-humoristes mènent le spectacle en deux langues, avec les joyeuses confusions que cela implique. Si certaines ficelles comiques ont déjà été tirées maintes fois – les disputes d’ego sur scène, ou ce fameux sketch où le public entend les pensées du pianiste grâce à une voix off – ils nous livrent certaines trouvailles hilarante, notamment un GPS musical qui guide le violoniste au fil des gammes.

Bien que l’humour soit leur marque de fabrique, ils ne se contentent pas de jouer de cet unique talent, et l’on constate que derrière les pitreries, le bagage musical est solide.
Igudesman manie l’archet à une vitesse folle, Joo compose et donne de la voix. Mention spéciale pour son tour de force où il enchaîne, à coup de quelques mesures chacun, les « tubes » du répertoire classique. On ne sait pas s’il faut rire ou rester bouche béé. Étrangement, et probablement comme ils le souhaitaient avec ce spectacle, ils mettent la musique classique en valeur en exposant brutalement ses beautés, en créant une frustration de ne pas en entendre plus.

Et finalement tout y passe: le classique mais aussi la musique contemporaine, les chants traditionnels à consonances russes, orientales, grecques, la musique country. Sans oublier la pop, lorsque Rachmaninov se transforme sans crier gare en « All by myself » de Céline Dion, ou lorsque James Bond s’insinue entre les portées de Mozart. Déguisements à l’appui, ils nous composent aussi une douce mélodie, un rap, un hard rock, comme si un indécis avait pris les commandes d’une infinie playlist sans limite de genre, d’époque ni de style. 

Un lancement de saison explosif!

Retrouvez un avant-goût des prochains spectacles au Rosey Concert Hall dans L’Agenda n°75 ou sur notre site internet

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