Mardi 3 décembre au Théâtre Forum Meyrin, 686 personnes ont applaudi le chroniqueur, humoriste et comédien Vincent Dedienne pour le seul-en-scène qui lui a valu un Molière de l’humour en 2022. Depuis quatre ans, Un soir de gala dépeint et repeint la société avec humanité et passion, sensibilité et dérision. Un tour d’horizon des contradictions et désillusions de notre époque.
Texte de Mélissa Henry
Vincent Dedienne passe du coq à l’âne sans vergogne, dénonçant tout ce qui peut le (nous?) mettre en rogne. Trépignant d’impatience d’être une personne âgée tout en regrettant son enfance de garçon rangé – voire déjà vieux dans sa tête – celui qui se dit être nostalgique depuis toujours n’a pas fini d’étonner et détonner. Car avec Dedienne, il n’y a pas d’état d’âme qui tienne. Les petites gens, comme les personnes qui ont de l’entregent, en prennent pour leur grade. Sans oublier les valeurs humaines qui, des artistes aux journalistes, toujours plus se dégradent. Le comédien nous balade de grossièretés en néologismes, de métiers caricaturés aux récits pleins d’absurdes syllogismes.
Et comme dirait le comédien, “C’est dommage”… Bien dommage si vous n’étiez pas dans le public ce soir-là. Car les absent⸱e⸱s ont toujours tort. Or, mardi soir, personne n’a été épargné par l’œil acéré de ce caricaturiste et linguiste qui a fait de la scène tantôt une maison bourgeoise, tantôt une piste : de danse, de spectacle, de réflexion. Même le piano dont il ne sait jouer devient source d’inspiration. Mêlant danse épileptique et shooting-photo chaotique, en passant par la critique de chansons françaises mythiques dont la maîtrise du français laisse à désirer, il y a fort à parier que la prochaine tournée, vous ne voudrez pas la manquer.