Le Festival International de Film Oriental de Genève, dont la 18e édition se déroule en ce moment, n’a de cesse de multiplier les points de vue, de dialoguer et de remettre en question les idées reçues en faisant découvrir au public des films de tous horizons.
Texte de Katia Meylan
Ses thématiques choisies au fil des années, telles que « Vivre ensemble et la Paix », « Éloge de la différence » ou encore « La liberté au féminin » en témoignent: le FIFOG aspire fortement à un monde meilleur. Il a un rêve, pourrait-on dire…
Et le rêve est justement le cœur de cette édition. Toute cette semaine à Genève, 43 films venant de 26 pays d’Orient et d’Occident sont au programme, choisis pour leur lien avec ce thème. À l’issue des projections, des invité·e·s (cinéastes mais aussi journalistes ou représentant·e·s d’associations) participent à des débats autour des enjeux que soulèvent les films.
Vous faites quoi ce soir?
La soirée de ce mercredi 14 juin, en partenariat avec l’association Femme Vie Liberté, est dédiée à l’Iran. Les films (un long-métrage, un documentaire et sept courts-métrages) posent un regard sur des situations traversées par les femmes dans le pays, telles que l’emprise, la résistance, la pression, le courage, que ce soit au début du siècle ou depuis la récente révolte des iraniennes. Le long-métrage projeté à 20h, Les Nuits de Mashhad (Ali Abbasi, 2022), dont l’action se place en 2001, suit une journaliste enquêtant sur une série de meurtres visant des prostituées sans pouvoir compter sur l’aide des autorités locales.

Les nuits de Mashhad (Ali Abbas, Danemark, Allemagne, Suède, France, 2022)
L’affirmation par l’art
Parmi la belle diversité du programme, le rêve est plusieurs fois abordé sous la forme d’une vocation artistique à réaliser.
Dans Divertimento, deux sœurs se sont données pour but de rendre la musique classique accessible au plus grand nombre, notamment à leur entourage de banlieue en Seine-Saint-Denis. D’origine algérienne, les adolescentes violoncelliste et chef d’orchestre se frottent à la solidité des murs des cases dans lesquels l’on est souvent enfermé·e.
Divertimento, vendredi 16 juin à 18h15, Cinémas du Grütli
(Marie-Castille Mention-Schaa, France, 2022)
Le dernier piano, c’est l’instrument de Karim, jeune musicien de talent, pour se battre contre l’obscurantisme, pour continuer à voir la vie là où la guerre en Syrie n’a laissé qu’un quotidien de survie. Lorsque le piano est détruit par l’État Islamique, Karim part à la recherche des pièces pour le réparer.

Le dernier piano, dimanche 18 juin à 18h, Cinémas du Grütli
En présence de l’auteure Yasmine Char
(Jimmy Keyrouz, Liban, France, 2021)
La danse comme carrière à poursuivre, puis la danse devenue le moyen de reconstruction et de sublimation des corps blessés: c’est le chemin inattendu d’Houria, une danseuse dont les rêves de ballerine s’envolent alors qu’elle se fait agresser une nuit. Afin de redonner sens à sa vie, elle amène la danse comme élément d’expression dans la communauté de femmes qu’elle intègre.
Houria, dimanche 18 juin à 22h15, Cinémas du Grütli
Photo du haut de page: Houria (Mounia Meddour, France, Belgique, Algérie, 2022)
Toute la programmation de la semaine sur:
fifog.com