Un dimanche soir à Cully. La nouvelle légende du jazz emmène sa troupe au bord du Léman. Le public l’ignore encore : Gregory Porter est beaucoup plus qu’une tête d’affiche. Deux heures de plaisirs ininterrompus. Immense.
C’est un colosse qui s’avance sur la scène du Chapiteau. Une présence presque divine. La salle retient son souffle, et la voix s’élève. Un timbre qui prend aux tripes, tout frissonne. Une conquête totale, sans forcer, en toute impunité.
« Call me G. » Un être surréaliste, dont les textes vous accrochent autant que les vibes. A ses côtés, le clavier velouté de Chip Crawford contraste avec la fougue concentrée du saxophoniste Yosuke Sato. Gregory Porter sait laisser l’espace nécessaire à ses acolytes, les soli s’enchaînent avec éclat.

On peut lire sur son masque rieur l’extase tranquille. Gregory Porter enchante, l’air de rien. Tout en lui respire la bonté. La salle jubile, réclame des rappels ; l’artiste revient, une fois, deux fois. Puis la voix s’éloigne, les musiciens s’éteignent à leur tour. En douceur, comme un baume sur nos âmes à vif.
Gregory Porter (Chant) – Chip Crawford (Piano) – Aaron James (Basse) – Yosuke Sato(Saxophone) – Emanuel Harrold (Batterie)
Texte: Ophélie Thouanel