Le Presbytère © BBL – Gregory Batardon

Ooooh yes – Béjart et Queen again

Merci pour les frissons.

Texte de Katia Meylan

Le Presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat. J’avais vu cette pièce signée Maurice Béjart (1996) il y a près de trois ans, les yeux tout écarquillés, au premier rang du Rosey Concert Hall à Rolle. Je tenais fort à la revoir, car elle m’avait laissé une vive émotion. Le Béjart Ballet la reprend actuellement à Lausanne, sous la direction de Julien Favreau, confirmé directeur artistique de la compagnie en juin dernier, après avoir tenu le rôle ad interim durant quatre mois.

Certaines images que ma mémoire avait retenues ont repris vie, intactes et avec un peu de recul (au sens propre), sur la scène de Beaulieu hier soir: Seaside rendez-vous, la gaieté incarnée en maillots et bonnets de bain acidulés, et la solitude d’une âme laissée au bord de la plage, pour qui le show ne semble pas vouloir continuer. Des humains qui s’affairent, pressés. Des mains tendues qui se rencontrent et d’autres qui, aveugles, se passent à côté, rendez-vous manqués. 

Par curiosité, j’ai relu mon article de 2022 (il est ici  allez le lire si ça vous dit) pour voir si ce sont les mêmes choses que l’on retient, à trois ans d’écart.

Eh bien on ne change pas tant, en trois ans, car mon tableau préféré, s’il faut en avoir un, reste l’infinie beauté du Winter’s Tale. Avec un angle un peu différent. Si, la première fois, j’avais observé ce doux couple en occultant apparemment le troisième personnage de la scène, hier, je n’avais d’yeux que pour lui. Incarné par Hideo Kishimoto, hors de la bulle, il s’exprime de tout son être. Tant ses mouvements que les sentiments qu’il dégage fascinent. Qui est-il, plus léger que les plumes qui volent en parallèle et à la fois si dense?

Photos: Le Presbytère © BBL – Gregory Batardon

Ce qui me marque cette fois-ci, ce sont les liens complexe que Béjart et ses danseur·euse·s dessinent. Il y a les solos qui impressionnent, les duos affichés, les ensembles, bien sûr (émotion intense lorsque tout le ballet avance lentement en nous faisant face). Mais il y a surtout tout les autres, tous les regards, tous les liens qui se font et se défont, toute sorte – mais surtout d’amour – entre les êtres.

Le Presbytère…
Par le Béjart Ballet
Du 13 au 20 décembre 2024
Théâtre de Beaulieu, Lausanne

www.bejart.ch

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