L’incipit, c’est le début d’une histoire, les premières phrases du premier chapitre. In medias res veut dire en latin «au centre des choses». Comme l’exprime le titre, cette 42ème édition du Paléo a placé directement ses festivaliers-ères au cœur de l’action, avec une ouverture enflammée mardi soir à Nyon.
Texte: Chloé Brechbühl
Sous un soleil de plomb, la plaine de l’Asse s’est remplie au fil des heures pour atteindre vers 22h son plein potentiel de spectateurs-rices, convergeant peu à peu vers la Grande Scène dans l’attente des célèbres Red Hot Chili Peppers. Peu envieux de faire languir son public, le groupe a même débuté son concert avec de l’avance, devant une foule conquise dès les premières notes.
Animés d’une énergie débordante malgré l’heure relativement tardive, les rockeurs californiens ont transmis leur motivation au public pourtant un peu timide au départ, et les ondes positives de ces riffs ensoleillés se sont propagées de part et d’autres de la colline faisant face à la Grande Scène. L’émotion semblait particulièrement forte dans la foule durant les hits les plus atemporels du groupe américain, qui ont probablement marqué la prime jeunesse de plus d’un-e festivaliers-ères.

Red Hot Chili Peppers. Photo: Lionel Flusin
Mais revenons un peu en arrière, car les concerts précédant cette tête d’affiche pimentée méritent eux aussi d’être mentionnés: En début de soirée, les anglais de Foals – programmés sur la Grande Scène – ont tenté tant bien que mal de transmettre leur énergie à un public quelque peu léthargique et trop éparse au vue de la qualité de leur prestation. Si leur concert était un sans faute selon mon appréciation subjective, la foule n’a pas eu beaucoup de répondant face à leur rock sauvage et leur riffs puissants qui mêlent électro, pop, rock et blues. Le groupe a semblé malgré tout prendre du plaisir à se produire pour la deuxième fois au Paléo.

Photo: L. Flusin.
Peu après, c’est le (très) jeune génie de l’électro Petit Biscuit qui tentaient de s’apprivoiser l’audience de la scène des Arches, avec des mélodies planantes qui ont semblé bercer la foule. Le jeune français a captivé son public quelques instants, avant de voir peu à peu la masse se diriger vers la Grande Scène avant même la fin de son set. Il a en effet choisi de jouer assez rapidement son morceau le plus connu, «Sunset Lover», suite à quoi beaucoup de spectateurs-rices se sont sentis suffisamment satisfaits pour le laisser à son sort et aller prendre une bonne place pour l’événement de la soirée (et même pour certains-es, de la semaine), soit le concert des Red Hot Chili Peppers.

Petit Biscuit. Photo: A. Colliard.
Une fois le paroxysme de ce mardi soir atteint et dépassé, les festivaliers-ères les plus raisonnables se sont dirigés-es vers la navette ou le parking pour rejoindre leurs pénates, alors que les plus insouciants-es se sont accordés-es le luxe d’errer dans l’enceinte du festival à la recherche d’une potentielle découverte musicale, et beaucoup se sont dirigés à la scène des Arches pour danser au son de l’électro chill-wave du niçois Møme, qui a clos (dans mon cas du moins) cette première nuit Paléotienne avec brio.
Le mini micro-trottoir: Thanh-an, 25 ans, festivalier d’un soir
- Tu en es à ton combientième Paléo? «Le troisième.»
- Quel est le concert dont tu te réjouis le plus? «Les Red Hot!»
- Et celui dont tu t’en fiches? «TaxiWars (un peu au hasard).»
- Ta découverte musicale de la soirée? «Foals.»
- Est-ce que tu peux nous donner ta phrase culte de ce Paléo? «[Quand on quitte prématurément un concert pour aller en écouter un autre] on sait ce qu’on perd mais on ne sait pas ce que l’on gagne».