13 spectacles, 18 concerts, 14 sessions DJ, 9 ateliers et 140 artistes et intervenant∙e∙s sont au programme de la nouvelle saison du Théâtre de l’Orangerie. Dirigée désormais par le duo Céline Nidegger et Bastien Semenzato, cette institution genevoise au cœur du parc de La Grange ouvrira ses portes avec un focus sur la création locale et la célébration d’audacieux mariages artistiques. La joueuse programmation du 12 juin au 8 septembre 2024 sera également jalonnée par des rendez-vous festifs et culinaires aussi bien dans le potager que dans la buvette.
Texte et propos recueillis par Eugénie Rousak
L’Agenda: Un duo à la tête d’une programmation n’est pas chose habituelle, même si Genève en a déjà connu quelques-uns. Pourquoi avoir voulu se lancer à deux avec votre conjoint Bastien Semenzato?
Céline Nidegger: Nous sommes en couple depuis 17 ans et très rapidement après notre rencontre nous avons commencé à travailler ensemble. En 2009, nous avons fondé la compagnie Superprod, avec laquelle nous avons mené différents projets de collaboration avec d’autres artistes et associations, toujours dans cette volonté de célébrer des mariages audacieux en mettant nos compétences en commun. Durant ces années, nous avons également eu la chance de jouer à plusieurs reprises au Théâtre de l’Orangerie et avions toujours été séduits par ce lieu exceptionnel, niché au cœur du parc. Et parfois, dans les discussions en fin de soirée sous les étoiles, nous disions en plaisantant vouloir faire une saison au TO. Donc en voyant la mise en concours de la
direction, nous avons immédiatement été intéressés, non pas pour une ambition de gestion, mais surtout pour accentuer notre lien fort avec ce lieu unique!
En comparaison avec le fil directeur suivi par votre prédécesseur Andrea Novicov, quelles thématiques voulez-vous apporter à cette saison?
Nous avons envie de regrouper des projets très ludiques, avec pas mal de fraîcheur, tout en provoquant des réflexions et des échanges, sans pour autant suivre une thématique spécifique, contrairement à Andrea qui avait cet attachement à l’écologie. Bien entendu, l’écologie est également au cœur de nos réflexions, mais avec un impact pratique et logistique dans le fonctionnement interne du théâtre plutôt qu’en véritable axe artistique.
Et sans parler de thématique, quels nouveaux éléments avez-vous voulu intégrer dans la programmation?
Nous avons décidé de mettre l’accent sur les ateliers, toujours dans l’idée de se concentrer un peu plus sur du concret. Ainsi, cette saison compte 9 ateliers, aussi bien de vie pratique, qu’en lien avec les métiers qui font le théâtre. Nous avons, par exemple, plusieurs rendez-vous pour réparer son vélo, des cours de couture, des sessions de fabrication de lampes solaires en partenariat avec la MACO ou encore des sessions cueillette/cuisine des produits du potager avec La Libellule. Côté artistique, Serge Lowrider, qui a créé les logos, donnera un cours de sign painting, alors que l’illustratrice Sarah André animera un atelier autour du slogan. Ainsi, les liens entre le public et les artistes, le public et le public, les artistes et les artistes se créeront naturellement.
Vous avez centré cette saison autour de la création locale. Comment avez-vous construit la programmation?
Bien ancrés dans le terreau local depuis 20 ans, nous avons puisé dans cette richesse. Globalement, nous nous sommes tournés vers des artistes qui accordent une grande importance à l’humain et mènent des réflexions essentielles sur des thématiques de société, tout en gardant cette légèreté esthétique. Sur les 13 spectacles proposés principalement par des compagnies genevoises et quelques lausannoises, nous avons 7 créations et 6 accueils.
En parlant des créations, vous avez également organisé un concours, remporté par la pièce écrite par Wave Bonardi et Julia Portier de la Compagnie des Plaisantes.
Oui, nous avons fait une mise en concours pour une création inspirée d’une œuvre classique. Au total, nous avions reçu 22 dossiers, classés ensuite par les élèves du conservatoire préprofessionnel de Genève. Finalement, c’est une proposition malicieuse et réjouissante autour de Betty Bossi qui a été choisie!

Signé Betty, Compagnie des Plaisantes ©Aline Zandona
Quels sont les autres rendez-vous un peu atypiques et particuliers de cette saison?
Nous allons accueillir Le Cabaret Bon et Tonifiant (B.E.T) pour cinq représentations à l’air libre autour de l’humour alternatif, et trois spectacles destinés au jeune public sont à l’affiche. Comme les années précédentes, Maël Chalard proposera une programmation musicale, mettant en avant une diversité locale.
Le théâtre est également apprécié pour ses activités en dehors de la programmation, comme la buvette du TO et le potager. Des changements?
Pour la création du potager, nous continuons de collaborer avec La Libellule, qui fait un travail incroyable pour créer ce cadre végétalisé. Et pour la buvette, nous
avons une nouvelle équipe qui proposera encore de la nourriture locale avec des options végétariennes. Nous allons installer un kiosque au cœur du potager et un nouvel espace sera aménagé en partenariat avec l’Hepia – Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève. Bref, quelques changements dans le cadre à découvrir!
Saison estivale TO!
Du 12 juin au 8 septembre 2024
Théâtre de l’Orangerie, Genève
theatreorangerie.ch