Chaque année depuis 18 ans, le Festival cinémas d’Afrique Lausanne (FCAL) investit le Casino de Montbenon, et installe son écran géant et sa tente dans le théâtre de verdure avoisinant. C’est le seul festival en Suisse dédié au continent africain et à la diaspora.
Texte et propos recueillis par Jeanne Möschler
« Le festival est né du constat de l’absence de représentation de films africains dans le réseau de distribution classique » raconte Sam Genet, directrice du festival. « Même s’il y a une tendance à avoir plus de sorties en salle, ça reste peu visible ». Le festival veille à parler des cinémas d’Afrique au pluriel: « C’est un continent avec 54 pays qu’on ne peut pas réduire à un seul genre de cinéma. C’est comme le cinéma français, coréen, il y a un cinéma égyptien, rwandais… et toujours avec une grande diversité de styles et d’approches créatives. »
Les cinémas africains contemporains constituent le cœur du festival. Ne sont montrés que des films non-sortis en salle en Suisse, répartis en différentes sections. Tout d’abord, le panorama, qui montre les productions des deux dernières années, qu’elles soient de l’ordre du court ou du long métrage, fiction, documentaire, de l’expérimental ou de l’animation. Ensuite, la partie plein air, en libre accès tous les soirs. Le public pourra également apprécier une rétrospective avec des films restaurés du patrimoine; visionner une projection jeune public suivie d’un atelier créatif; découvrir la carte blanche accordée au Tourne-Film Festival Lausanne, ainsi qu’au Festival International de Cinéma d’Auteur de Rabat.
Le FCAL présente également un focus sur un pays: « L’an passé, c’était le Cap Vert et encore avant, le Bénin. Cette année, ce sera le Kenya. On souhaitait non seulement se pencher sur un pays anglophone et aussi souligner la vitalité et le dynamisme qui animent les productions kenyanes. » L’équipe œuvre également en dehors de la semaine de festival. Toute l’année, elle organise des événements avec des maisons de quartier et réalise un travail de médiation avec des élèves de tous âges au sein d’établissements scolaires. « L’idée est de montrer que les cinémas d’Afrique permettent de parler de plein d’aspects pédagogiques, artistiques, mais aussi des thèmes liés au programme d’histoire et de géographie, ainsi que des thématiques sociales telles que le racisme et surtout des thématiques universelles. On discute et on réfléchit tous ensemble sur des sujets qui les touchent » explique Sam. Le festival organise également de plus en plus d’événements avec des institutions culturelles, comme en ce moment au Musée d’Ethnographie de Genève, à travers une programmation de films faisant écho à l’exposition temporaire Mémoires. Genève dans le monde colonial et collabore avec les distributeurs et les cinémas pour les sorties en salle.
De nombreux moments musicaux feront aussi retentir le festival; notamment avec le suisso-algérien El Mizan, des sets de musique afro mixés par des DJs, et un ciné-concert; « Le Franc » de Djibril Diop Mambety mis en musique par le groupe Oriki, avec Woz Kaly (Sénégal). Des moments musicaux, thématiques et cinématographiques que le public est invité à vivre festival, dans une ambiance conviviale et un esprit de rencontre.
Informations pratiques:
Du 15 au 18 août 2024
Casino et parc de Montbenon, Lausanne
www.cine-afrique.ch