Après deux jours destinés exclusivement aux collectionneurs VIP, Art Basel ouvre ses portes au public. Plus de 223 galeries d’art prestigieuses et triées sur le volet, venant des quatre coins du monde, y sont présentes.
Comme chaque année, la foire est divisée en plusieurs parties, parmi lesquelles on compte notamment: « Galleries » (les galeries d’art sélectionnées), « Statements » (des œuvres de jeunes artistes émergents) et « Unlimited » (pour les installations ou projets qui ne tiendraient pas dans l’espace d’un stand classique).

« Unlimited » est un peu moins spectaculaire que l’année passée mais présente néanmoins des projets intéressants et actuels. L’artiste Kader Attia interpelle le public au travers de son œuvre intitulée « Printemps arabe » (2014), par la mise en scène de vitrines brisées, en référence au pillage du musée égyptien du Caire en 2011. Quelques mètres plus loin, le projet de Robert Irwin, « Black » (2008) est constitué de parois en toile blanche translucide avec un carré noir au centre. L’œuvre se modifie ainsi sans cesse au gré des déambulations des visiteurs, qui deviennent les ombres centrales de ces tableaux éphémères. L’exposition « Unlimited » ne se prend pas au sérieux, et pour preuve l’installation très ludique de la galerie brésilienne « A Gentil Carioca » qui a installé des hamacs pour permettre au public de se reposer en contemplant l’exposition. L’installation qui attire sans conteste le plus d’attention et de visiteurs est celle de la galerie Marlborough et de l’artiste Julius von Bismarck intitulé « Egocentric system » (2015) qui présente l’artiste soit couché sur un matelas, soit assis à un bureau, soit se déplaçant entre les deux, placé dans un paraboloïde tournant. Une œuvre originale qui donne le tournis !

Comme chaque année, une partie du charme de cette foire d’art réside dans le public hétéroclite et original qui s’y presse pour admirer ou acheter de l’art. On croise ici une jeune femme qui semble tout droit sortie de la Rome antique. Là un jeune indien en costume à motif camouflage qui accompagne sa mère vêtue d’un sari.
Les deux étages de la partie « Galleries » regroupent les galeries sélectionnées. On aperçoit plusieurs Picasso, un Klein, un Bacon, des sculptures de Giacometti et plusieurs mobiles de Calder. De très belles photos sont également présentées, notamment celles de Saul Leiter, à la galerie Howard Greenberg de New-York.
Les galeristes présents commentent les ventes avec une satisfaction manifeste, ainsi que les contacts intéressants qu’ils ont eus l’occasion établir pendant les premiers jours de la foire. On peut encore repérer ici et là des acheteurs venus finaliser leur transaction. Le stand de la galerie lausannoise Alice Pauli affiche de nombreux tableaux vendus, dont deux œuvres du peintre Soulages.
Malgré les investissements financiers conséquents que représente la foire de Bâle pour les galeries sélectionnées, ces « happy few » ne laisseraient leur place en aucun cas, tant le retour sur investissement est intéressant. Art Basel est ainsi devenue un rendez-vous incontournable dans le milieu de l’art. L’édition 2015 nous le confirme avec éclat.
Texte et photos: Sandrine Warêgne