L’établissement offre “une plateforme de promotion et de visibilité pour les artistes de la région” tout en proposant “une petite restauration à base de produits locaux et de saison”. Tous les premiers jeudis du mois, le collectif Caractères mobiles, composé de Catherine Favre, Mathias Howald et Benjamin Pécoud, se réunit au Café Littéraire pour une séance d’écriture publique entre 17h et 20h.
C’est dans ce décor que j’ai rendez-vous avec Mathias Howald pour un entretien et que je m’apprête à déguster la forme d’écriture publique que le collectif propose. Dans le Café, l’ambiance est chaleureuse. Je choisis une table proche de celle où le collectif est en effervescence. Une serveuse me demande ce que je désire consommer et glisse sur la table un carton de commande pour un texte. Je m’exécute: une citronnade maison au gingembre et des maux en migration, s’il vous plaît! Quelques minutes plus tard, ma citronnade est servie et les auteurs s’activent pour achever la précédente commande avant de se mettre à la mienne.
Mathias Howald me rejoint: “Ce qui est proposé ici, c’est la possibilité de passer une commande”. Dans la foulée, il poursuit: “L’un des membres du collectif va écrire un texte pendant une trentaine de minutes”. Les indications présentes sur le carton me reviennent à l’esprit: “Pour une commande de texte, venez vers nous. Ou écrivez ici le thème de votre commande”. Je lui demande comment celle-ci me sera remise. L’auteur répond: “Elle sera imprimée sur une demi page A5”, sous cette forme, le texte objet prend alors le nom de “marque-page”, et une fois estampillé d’un cachet avec les références du collectif, il est daté et signé. J’ai ensuite voulu en savoir plus sur leur site internet. L’auteur m’explique qu’après un très léger travail de réécriture, leurs textes y sont archivés. Il me confie l’un des espoirs du collectif: réaliser une édition à partir de leurs productions. Après une courte interruption, il reprend: “La présence des textes sur le site est aussi une invitation pour les lecteurs à les parcourir”.
Avant que l’entretien ne touche à sa fin, je l’oriente sur leur pratique d’écriture publique. Il me présente alors leur démarche: nous cherchons à “aller vers des formes plus mobiles, plus proches du lecteur”. Il ajoute que, pour eux, au centre de la relation lecteur-rédacteur, il y a “le plaisir de réaliser des commandes”,” le désir d’être lu” et celui de “partager quelque chose avec le lecteur”.
Enfin, l’entretien s’achève par un commentaire sur leur présence visuelle dans le Café. Dans ce lieu, l’acte d’écriture publique n’a besoin “[ni de] mise en scène sur une estrade [ni de] représentation”. Il ajoute avec un sourire complice que “pendant la phase de rédaction, le lecteur peut se laisser porter par son imagination et essayer de deviner ce que nous sommes en train de faire avec sa commande”.
Envie de devenir ce lecteur? Le prochain Kiosque Littéraire aura lieu le 2 mars 2017 au Café Littéraire.
Texte: Gauvain Jacot-Descombes