Les Coloc’s, c’est une série co-écrite par les comédiennes et humoristes Faustine Jenny et Capucine Lhemanne, inspirée par leur colocation de quatre mois alors que toutes deux jouaient dans la Revue de Genève. La première saison a été diffusée l’été passé sur Léman Bleu et La Télé Vaud-Fribourg, puis sur YouTube, où les épisodes sont toujours disponibles. Cette semaine, il m’a semblé que le moment était propice pour la revoir: pas parce que tout le monde m’a déjà spoilé Squid Games, mais parce que ces comédiennes me font rigoler et parce que je suis en quarantaine alors moi aussi je porte un onesie.
Texte de Katia Meylan
La rencontre a lieu dans le premier épisode, qui assied le comique décalé des comédiennes dans leur gestuelle, dans leurs voix et leurs mimiques polymorphes. Le public l’aura compris, ces deux personnages drôles, excentriques, susceptibles, complices, hystériques et de mauvaise foi, “c’est elles, mais c’est pas vraiment elles”.
Chez les coloc’s, le quotidien est transformé en aventure de chaque instant, par leur manière de tout prendre à cœur et par une dramatisation musicale qui tombe à pic: l’Été de Vivaldi accompagne, depuis les toilettes, un risotto qui a dû mal passer, L’apprenti sorcier de Dukas, dirigé à la baguette par Capucine, rythme la cadence lorsque Faustine fouille les poubelles, et le retour des courses pendant le confinement se fait sur une musique de film de guerre.


Le binge-watching des 13 épisodes sera vite complété – en une heure et quart. Chaque épisode, pensé pour se regarder indépendamment à la manière d’une sitcom, aborde un nouveau thème épique, tel que le calendrier de l’Avent, la centrifugeuse à jus de fruit, ou encore l’identité de Gribouille, un rat en peluche qui tient l’un des rôles principaux.
La série dégage une atmosphère spontanée, de l’écriture au générique-bêtisier qui témoigne de la bonne humeur ambiante. Elle est plus qu’un projet que le confinement a rendu possible; Capucine Lhemanne et Faustine Jenny en avaient rêvé en 2019, et n’ont pas chômé pour écrire et réaliser leur première saison, le décor et les costumes pimpants, et un générique original à la clé.
Comme dirait Gribouille de son accent mexicain, “en avant pour la saison dos”?