En longeant les quais de Montreux, j’ai l’impression d’avoir un mp3 en mode lecture aléatoire. Lorsqu’on se balade la musique dans les oreilles, on dit souvent que l’on a l’impression d’être le personnage principal d’un film. Là, je partage la musique de tous, et nous sommes de nombreux (vraiment nombreux!) personnages dans le film. Comme Montreux sent la légèreté! Des sourires volent entre artistes et passants qui deviennent spectateurs. Puis il y a The Pirouettes, qui font se déplacer une petite foule dans la Lisztomania, malgré l’appel de la brise et du lac.
Texte: Katia Meylan
Entre notre arrivée sur les quais et le moment où l’on entre dans la salle, nous passons d’un monde à l’autre: après quelques douces compositions d’Alice Hills (Berlin), place à des cuivres funk juchés sur un bateau qui font danser le public resté à quai aux côtés de Freddie Mercury. Sous le marché couvert, des tambours chorégraphiés et une danse traditionnelle coréenne. Plus loin, un artiste de rue en robe de flamenco, un duo de didgeridoo, un petit intermède rock et des violons qui rendaient hommage à Michael Jackson.
Photo: Katya Tskhovrebova
Cela, l’attrait des derniers rayons sur le lac, et, il faut admettre, l’appétissante nourriture qui s’aligne le long des quais, – car nous ne vivons pas encore uniquement de musique et d’eau fraîche – nous font arriver à la Lisztomania pile à l’heure pour The Pirouettes.
![](https://www.l-agenda.ch/wp-content/uploads/2017/07/the-pirouettes.jpg)
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En quatre ans, Vickie Chérie et Leo Bear Creek ont eu le temps de se faire connaitre, de composer encore, de voir croître le nombre de leurs fans. En premier lieu, c’est la nostalgie qui ressort de leur univers, qui transparait dans leurs textes tous en français. Le synthé et les sons électroniques dominent et rappellent les années 80.
Si justement leurs albums donnent dans la nostalgie, sur scène ils se montrent plus pêchus ! Ils sont chauds, et nous avons même eu le plaisir de voir le joli sourire de Vickie,qui se fait rare dans leurs clips. Le groupe a commencé jeune, et arbore toujours cette attitude détachée: deux lycéens libre et « cool » mais pour qui un soudain événement d’apparence insignifiante déclencherait une myriade de questions, une myriade de pensées transformées en texte. La mollesse apparente avec laquelle ils abordent leur talent les rend irrésistibles. Ils chantent à l’unisson, toujours à l’octave l’un de l’autre, une autre de leurs signatures.
Ayant sorti « Carrément carrément » à la fin de l’année dernière, ils jouent principalement les morceaux de ce dernier album, sans oublier toutefois leur succès « Un mec en or ». Le public enthousiaste leur réclame un encore en criant « Dernier métro »!, et le groupe revient nous faire danser sur cette chanson presque psychédélique qui absorbe « Marcia Baila » des Rita Mitsuko comme si de rien n’était.
The Pirouettes était l’un des cadeaux du Montreux Jazz que je souhaitais absolument voir. Mais qu’il est difficile de choisir quand un festival offre tout! Des artistes mondialement renommés aux futures découvertes, des salles mythiques aux espaces intimes open air dans un cadre incroyable.
Après deux semaines de festival, c’est bientôt fini, mais nous avons encore ce soir et demain pour en profiter!