Gare du Métropole, mardi 25 septembre, le Sinfonietta de Lausanne s’est mis en marche à 20h précises sous la conduite de son chef de train David Reiland.
Texte: Katia Meylan
Le jeune orchestre, qui joue parfois debout, a pris place assise cette fois-ci, tout en faisant avancer la locomotive. La machine est huilée, elle roule sans qu’il ne semble se référer beaucoup au conducteur. Le premier voyage, « Pacific 231 » d’Arthur Honegger, nous transporte durant 7 minutes seulement. Le morceau a été composé pour le film « La Roue » d’Abel Gance, et figure clairement une machine: démarrage, accélérations et rythme métallique de course, décélération.
On descend du train, le temps d’une escale, déposés au pied du Concerto pour piano n°2 en ut mineur de Rachmaninov. On suit le guide, le pianiste Ashot Khachatourian, qui nous mène dans des paysages hérités du Romantisme.
Rachmaninov a composé cette œuvre après trois ans de dépression, et elle a fait partie du processus de thérapie. Paysages intérieurs, donc. Les trois mouvements représentent les différentes étapes de cette traversée. Le premier évoque les souvenirs des instants douloureux (Moderato). Puis il y a la réadaptation progressive à la vie (Adagio sostenuto), territoire qui nous semble familier puisque le mouvement en question est fréquemment repris dans la culture populaire. Et enfin arrive le moment de profiter pleinement de l’existence (Allegro scherzando). Sous les doigts virtuoses d’Ashot Khachatourian, on imagine d’abord un homme rendu à la vie qui, lancé, veut tout redécouvrir à pleine vitesse. Rapidement, on réalise que le soliste et l’orchestre se partagent la mélodie, l’euphorie se muant en une joie plus sereine et généreuse.
Mais il est l’heure de remonter dans le train pour un prochain voyage dans la Symphonie n°2 en ré mineur de Prokofiev, qui emprunte certains rails tracés par « Pacific 231 ». Le trajet n’est pas de tout repos. « De fer et d’acier », comme le compositeur l’a décrite lui-même, la pièce suit un rythme implacable, malgré le frottement des dissonances, entrecoupés d’instants sans heurts.
L’orchestre freine en douceur dans un crissement de violons ténu pour nous ramener à quai.
Le voyage est fini, de retour à Lausanne. Prochain départ du Sinfonietta de Lausanne le 27 novembre à 20h.
Bonjour,
Savez vous quelle pièce le pianiste a-t-il interprété en solo après le concerto?
Merci!
Bonjour,
Merci pour votre message. Nous avons également cherché à le savoir après le concert, mais il semblerait que le pianiste n’ait dit à personne de quelle oeuvre il s’agissait! Nous penserons à vous le dire si nous en apprenons plus.
Belle journée,
L’équipe de L’Agenda
Bonjour,
Avec un peu de retard nous pouvons vous répondre! Le bis joué par Ashot Khachatourian était le Prélude de Bach arrangé par Alexander Siloti.
Belle journée,
L’équipe de L’Agenda
Merci beaucoup!!!