Du 20 juin au 3 juillet 2022, le Grand Théâtre de Genève vous propose de découvrir l’un des opéras les plus connus de Puccini, Turandot. Un classique du genre, le dernier du compositeur, qui n’avait plus été joué à Genève depuis 1995-1996. Pour marquer ce retour, le Grand Théâtre a donc décidé de faire les choses en grand en proposant une version ultra moderne de l’œuvre. Une cure de rajeunissement que les amateur∙trice∙s d’art lyrique sauront sûrement apprécier!
Texte de Mélissa Quinodoz
Turandot, c’est l’histoire d’une femme, d’une princesse chinoise qui rejette un à un les prétendants qui tentent de la conquérir. Pour ceux qui espèrent l’épouser, la règle est pourtant simple: il faut résoudre les trois énigmes qu’elle leur soumet. Pour ceux qui échouent, pas d’espoir possible: la mort les attend. Alors que des dizaines d’hommes ont déjà tenté de relever le défi, le prince Calaf décide à son tour de s’essayer aux énigmes de la princesse. À la surprise générale, il parvient à les résoudre mais Turandot, devant l’obligation qui lui est faite d’épouser cet homme, hésite à tenir sa promesse.
Photos : Magali Dougados
Présentée pour la première fois en 1926 à La Scala de Milan, Turandot est une œuvre résolument moderne. Femme forte et libre, cette princesse qui refuse d’être soumise à un époux pose la question du consentement, du doit à disposer de son corps et, plus généralement, des rapports qui existent entre les genres. Une thématique très actuelle que la mise en scène de Daniel Kramer modernise encore davantage. Sous nos yeux le monde traditionnel de Turandot évolue ainsi en un environnement futuriste et dystopique qui rappelle à la fois La servante écarlate et Hunger Games. Les costumes sont tout simplement splendides et dévoilent une myriade de détails tantôt drôles, tantôt dérangeants. Enfin, au niveau de la scénographie, le collectif artistique teamLab propose un mélange assez bluffant d’effets visuels ultra immersifs à base de projections et de lasers. C’est tout simplement beau, sans pour autant en faire trop. Surtout, l’ensemble permet au public de se plonger totalement dans ce Turandot 2.0. Pour finir, on soulignera la qualité indéniable du casting et, en particulier, l’excellente performance des deux personnages féminins principaux. Les sopranos Ingela Brimberg et Francesca Dotto, qui interprètent respectivement les rôles de Turandot et Liù ont offert au public un moment musical de pur bonheur.
Avec cette adaptation de Turandot, le Grand Théâtre de Genève est donc parvenu à apporter une touche de modernité à cette œuvre tout en conservant l’essence même du blockbuster puccinien. Un défi qui n’était pas forcément gagné d’avance et qui a été parfaitement relevé. La réussite s’est ressentie au terme de la représentation, les applaudissements ayant durés pendant de longues minutes.
Turandot, c’est donc à découvrir pendant encore quelques jours au Grand Théâtre de Genève. À noter encore que le 24 juin, l’œuvre sera projetée gratuitement au parc des Eaux-Vives. L’occasion de passer une belle soirée les pieds dans l’herbe et la musique de Puccini dans les oreilles.
Informations et billetterie: https://www.gtg.ch/saison-21-22/turandot/