Déambulations 4

D’un côté il y a les mondes fantastiques créés des plumes savantes des écrivains, de l’autre il y a les aventuriers qui rentrent en contact avec le monde réel et qui par la suite relatent de leurs aventures. Le Salon du livre réunit tout cela : l’Agenda a eu la chance d’en découvrir d’avantage sur l’Australie sauvage et la jungle humide du Venezuela tout en restant assise sur une petite chaise confortable.   

“Lire c’est comme voyager” disait Laurie Helgoe, psychologue et autrice américaine. Si chaque livre a le pouvoir de nous emmener vers une aventure inconnue, les récits de voyages en particulier constituent la catégorie qui plus exprime ce message. La place du voyage de cette 30e édition du Salon du livre et de la presse a bien fait rêver le public en exposant une marée de guides touristiques et des montagnes de témoignages de voyageurs. De nombreux invités ont aussi animé la Place, en venant discuter de thématiques inhérentes les voyages. Samedi 30 avril ce sont Sarah Marquis et Miguel Bonnefoy qui ont occupé les petits fauteuils noirs pour nous parler de leurs derniers ouvrages dans le cadre d’une rencontre intitulée « Profession : aventurier ».

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Jurassienne d’origine, Sarah Marquis fait l’aventurière solitaire depuis 23 ans. Elle a déjà écrit quatre ouvrages racontant ses aventures, et le cinquième, intitulé « Instincts » et qui racontera les trois mois de son expérience de survie en Australie, sera publié en septembre. Miguel Bonnefoy, lui, est français d’origines vénézuéliennes et pas trop le type aventure. Consacré de plusieurs prix littéraires, il est professeur de français et auteur, et se dit « rat de bibliothèque n’y connaissant rien à ce monde [d’aventures sauvages] ». Il a tout de même participé à une expédition de deux semaines pour surmonter l’Auyantepuy et redescendre la montagne vénézuélienne en rappel aux abords de la cascade la plus haute du monde, accompagné d’une dizaine de personnes quand même, pour ensuite en décrire les sensations dans « Jungle ». Si la première est partie à l’aventure au nom d’un vieux rêve qui la voyait se débrouiller comme les vrais aborigènes australiens et a ensuite décidé d’en publier les émotions, le deuxième dit n’avoir fait le voyage « que pour le livre ».

L’ambiance au Salon est décontractée, on rigole bien: Miguel plaisante sur son incompétence en matière d’excursions tandis que Sarah raconte comment elle a appris le langage des crocodiles. Ils nous vendent du rêve et donnent vraiment envie de découvrir tous les détails de leurs voyages, qui s’avèrent à la fois physiques et psychologiques. Les deux témoignent du fait que le monde de l’aventure n’est pas si étrange au monde littéraire : après avoir traversé la jungle sud-américaine, Miguel s’est rendu compte que « le fini de la langue n’est pas suffisant pour embrasser l’infini de la nature ». Sarah de son côté utilisait l’écriture comme antidote: « j’écrivais en fin de journée pour oublier la faim » dit-elle.

Si vous avez envie de découvrir comment Miguel agissait de « chien fou » et Sarah lisait les arbres pour trouver de l’eau, il ne vous reste que traverser la jungle urbaine vers votre libraire et repérer ces deux ouvrages.

Texte: Céline Stegmüller

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