Interview 5

Au salon du livre de Genève, une multitude de petites maisons d’édition dévoile au monde leurs passionnants ouvrages. Une d’entre elles, les Éditions du Héron d’Argent, âgée d’à peine deux ans, a titillé mon intérêt par son stand décoré de nombreuses affiches évoquant plein d’aventures imaginaires. Les co-fondatrices, Vanessa et Diana Callico, sont les auteures de la série fantastique à succès « Les Sept portes de l’Apocalypse ». Vanessa Callico a répondu à mes questions.

Comment êtes-vous passée du travail d’auteur à la fondation d’une maison d’édition ?

On a commencé avec ma maman en étant uniquement auteures, avec la série « Les Sept portes de l’Apocalypse ». On a été publiées par une maison d’édition française. Comme le premier tome « La Croisade des Carpates » est devenu un best-seller, on savait qu’il y avait un intérêt à creuser. On a récupéré les droits et on a fondé notre propre maison d’édition, à l’origine pour publier cette série, mais également pour publier d’autres auteurs français.

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La couverture du premier tome de la série “Les Sept portes de l’Apocalypse”

Comment choisissez-vous les auteurs que vous publiez ?

On a commencé avec deux auteurs connus comme Luc Van Lerberghe et Jess Kaan qui a gagné Le Prix Merlin, Le Prix de l’Armée des Douze Singes, et le Prix Masterton. Comme nous avons débuté en tant qu’auteures on connaît la difficulté de se faire publier, parce qu’en général les publications françaises sont très souvent traduites d’ouvrages anglophones. Alors on essaye au maximum de chercher les nouvelles plumes. C’est pourquoi les deux prochaines nouveautés sont deux auteurs qui n’ont encore jamais été édités.

En tant que maison d’édition et auteures, on est ravi parce que ce sont de magnifiques textes. On a au maximum entre sept et huit nouveautés par an, ce qui n’est pas autant que ce qu’on voudrait.

Vous avez également des livres pour enfants. Est-ce une autre passion à côté de l’héroïque fantaisie ?

Effectivement, il y a deux sections dans notre maison d’édition, celle du fantastique, de l’imaginaire, de l’héroïque fantastique et la section jeunesse, dont une collection s’intéresse à l’apprentissage de la musique parce que tous les enfants doivent passer par la case solfège dans leur formation musicale. Ces livres sont pensés pour être utilisés dans l’enseignement musical avec une touche artistique. Ils peuvent apprendre à lire la musique à travers le conte. La Symphonie des Songes fait connaître des chants et la musique classique avec des illustrations un peu à la Tim Burton, réalisées par Senyphine. D’autres ouvrages, entre imaginaire et musique, sont à venir.

Comment vous est venue l’idée des livres USB ?

Je ne suis pas encore passée du côté obscur de la force avec les livres en version epub. J’ai beaucoup de mal avec ce qui est dématérialisé, donc on a réalisé des cartes USB qu’on peut collectionner à la manière des cartes Pokémon de notre enfance. On est les deuxièmes en France à les commercialiser. Elles sont arrivées la semaine dernière. Elles permettent d’avoir un objet matériel qu’on peut dédicacer et partager. Pour les livres sur la musique, le Usebook fournit les pistes musicales. Après l’avoir enregistré sur l’ordinateur, le livre peut être transféré partout, sur le téléphone, sur la tablette ou la liseuse. Le livre voyage avec nous ; il nous accompagne à chaque étape de notre vie.

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Les Usebooks, des livres sur clé USB

Est-ce que les Usebooks se sont bien vendus au Salon du livre ou est-ce que le support papier a eu plus de succès ?

Un tiers de nos ventes sont des Usebooks, ce qui est énorme. C’est la première fois qu’on le sort. C’est très drôle parce qu’il y a même des clients qui ont dit : “Maintenant que j’ai acheté un Usebook, je vais devoir m’acheter une liseuse”. Le design est trop beau et high-tech.

Est-ce qu’en parallèle de votre travail d’éditrice, vous avez prévu d’écrire un autre livre ?

On a beaucoup à faire avec la maison d’édition. On participe à une quarantaine de salons par an. On est beaucoup sur les routes, en France, en Belgique et maintenant en Suisse. Il y a déjà le troisième tome des « Sept Portes de l’Apocalypse », que j’écris avec Diana, on me le réclame souvent, mais j’y travaille, j’y travaille comme je peux. Normalement, il devrait être prêt pour la rentrée littéraire, au pire sa sortie sera décalée de deux ou trois mois.

Vous ne prévoyez donc aucune autre trilogie après « Les Sept portes de l’Apocalyspe » ?

Si ! Actuellement je travaille, en collaboration avec une équipe d’auteurs, sur quatre volumes d’une encyclopédie sur les dragons, les fantômes, la magie, et les anges et démons. C’est un sacré boulot. Pour la collection musicale, peut-être qu’il y aura une suite à la symphonie des Songes avec la petite Luna qui tombera amoureuse sur les morceaux les plus romantiques de la musique classique. Ensuite, pourquoi pas continuer dans l’univers des « Sept portes de l’Apocalypse », mais pour l’instant réaliser le dernier tome de cette trilogie est vraiment le plus important et le plus urgent.

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Le stand de la maison d’édition au Salon du livre et de la presse

Leur publication, « Les  Sept portes de l’Apocalypse » peint, avec un cynisme amusant, un monde beaucoup plus proche de la réalité que ce que l’on trouve dans d’autres ouvrages fantastiques. Le début de l’histoire promet une aventure inoubliable ! Si vous voulez une critique plus perspicace du livre, allez sur la page Facebook de l’édition qui retranscrit l’article d’une bloggeuse

La Symphonie des Songes révèle une artiste talentueuse, Senyphine, dont les dessins vous transporteront dans la merveilleuse histoire du diable et d’une danseuse fantôme sur les thèmes des grands méchants de la musique classique.

Pour les curieux :  http://www.editions-leherondargent.com/

Texte: Adélaïde Offner

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