Extramundana – Tapi dans l’onde
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Samedi 19 octobre à 13h, à l’Amuse-Bar à la Chaux-de-Fonds, aura lieu le vernissage du recueil de nouvelles Tapi dans l’onde, composé de textes imaginés par les auteur·ice·s ayant participé à l’atelier d’écriture Extramundana Romandie Saison 2. Tous sont partis d’une phrase trouvée un carnet ayant appartenu à l’écrivain H. P. Lovecraft.
Extramundana est une initiative du Junges Literaturlabor de Zurich qui vise à offrir un cadre professionnel aux jeunes auteur·ice·s de fantasy de 16 à 30 ans: coaching d’écriture thématique avec des expert·e·s (Sara Schneider et Lucien Vuille, pour les sessions d’ateliers 2024), mise en réseau, promotion, lectures publiques etc.
Informations pratiques:
Lecture et vernissage
Samedi 19 octobre à 13h
L’Amuse-Bar, La Chaux-de-Fonds
www.extramundana.ccdille.ch
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Marzella, duo folk-pop indie composé de Marzia et Ella, a sorti en mai 2023 l’album Prisma, qui s’est fait remarquer dans les festivals tels que le Cully Jazz, le Venoge et les Francomanias, et jusque sur la BBC. Les deux voix à l’alliance envoûtante chantent en français, en anglais et en italien, parfois en acoustique, parfois électro (comme le concert de ce vendredi à la Parenthèse à Nyon), et parfois en ciné-concert, comme dans leur création Alice Guy X Marzella, dans laquelle elles projettent des courts-métrages de fiction et des extraits d’interview d’Alice Guy, pionnière du cinéma des premiers temps.
Informations pratiques:
Concert version électro
Ciné-concert Alice Guy X Marzella
Dans le cadre du cycle MOVE, qui s’intéresse au design en tant que vecteur de changement social, anthropologique, économique et écologique, l’exposition Design(s): Mobilité et territoire valorise la nouvelle génération. Sont présentés un grand nombre de projets de diplômé·e·s des Hautes Écoles et de designers, dans une sélection d’objets, de prototypes, d’installations et d’innovations en résonance avec de nouvelles tendances et perspectives.
Informations pratiques:
Du 15 octobre au 20 décembre 2024
Entrée libre de 10h à 18h du lundi au vendredi
Vernissage le 15 octobre à 18h, gratuit sur inscription
Hiflow, Plan-les-Ouates
https://www.hiflow.ch/expositions-hiflow/exposition-collective-designs/
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Deux comédiennes d’Impro Suisse ont imaginé ce concept de spectacle au casting exclusivement féminin, afin de porter le talent et la créativité des femmes dans l’art de l’improvisation !
Lors de chaque date, quatre improvisatrices suisses et internationales créent des histoires en live d’après les suggestions du public.
Informations pratiques:
Spectacle de meufs Lire la suite »
Le théâtre l’Articule raconte une belle histoire sans paroles grâce à des ombres et du dessin en direct. Après l’hiver est le périple poétique d’une petite chenille, à voir en famille dès 2 ans.
Texte et propos recueillis par Katia Meylan
Une chenille part à la découverte du monde: elle écarquille les yeux dans la nature, se fraie son chemin dans la ville, expérimente les sensations de la vie, avec ses difficultés et ses joies. Et alors qu’elle a traversé tout cela, après l’hiver, survient sa métamorphose.
D’une visite dans un camp de migrant·e·s à Calais, la comédienne Fatna Djahra, qui créé des spectacles jeune public avec sa compagnie l’Articule, ressort avec l’envie de raconter leur vécu. “C’est une réaction qu’ont beaucoup d’artistes”, admet-elle. Puis elle change d’optique, considérant que ce dont les enfants ont besoin, c’est de voir de belles choses. Elle va donc formuler tout en douceur, avec des concepts universels, les difficultés témoignées dans les camps, mais aussi la possibilité de s’envoler vers autre chose. Elle s’inspire également d’une expérience datant de sa propre enfance: la découverte des Quatre Saisons de Vivaldi. Julien Israelian, compositeur de la bande-son du spectacle, reprend des extraits de l’oeuvre en les faisant apparaître flottants tels des souvenirs, et les lie à des compositions originales. Avec son langage de musique et de sons, de théâtre d’ombres et de dessins sur une toile, Après l’hiver est pensé pour parler au jeune public de tous horizons.
Lorsque nous avions vu le spectacle lors de sa création au Théâtre des Marionnettes de Genève, il y a 7 ans, les réactions fusaient. Les enfants applaudissaient avec ravissement lorsque la chenille arrivait enfin, après tant d’efforts, à monter sur une pomme. Des pattes et un grand bec apparaissent: “Oh non, elle va se faire manger!”.
Des réactions spontanées qui étaient loin de déconcentrer Fatna Djahra et Christophe Noël, son collègue comédien, que nous avions rencontré·e·s après la pièce et qui nous avaient raconté se sentir un peu comme un livre ouvert, que parents et enfants feuillètent et commentent ensemble de façon bienveillante.
N’ayez pas peur d’aller explorer la vie auprès de ces artistes et de leur chenille!
Informations pratiques:
Du 16 au 27 octobre 2024
Théâtre des Marionnettes de Genève
Durée 30 minutes, dès 2 ans
Tarif: 10.-
www.marionnettes.ch/spectacle/apres-lhiver
La 78e édition du Concours de Genève, du 15 au 22 octobre, met à l’honneur le Chant et la Composition. Parmi les trois candidats dont l’œuvre pour alto et orchestre a été retenue par le jury, un Romand : Léo Albisetti, que nous avons rencontré à Lausanne.
Texte et propos recueillis par Katia Meylan
Bientôt octogénaire, le Concours de Genève est pourtant l’un des plus novateurs de son acabit : il investit dans la création depuis 2011 par son Prix de Composition biennal, encourage la réflexion et la créativité des candidat∙e∙s en leur offrant de grandes plages de liberté et surtout, accompagne les lauréat∙e∙s dans le début de leurs carrières. Ses prix se déclinent non seulement en argent, mais aussi en expériences, telles que des engagements ou des commandes d’œuvres.
Avant même les récompenses, les concerts à eux seuls valent le détour. Et si le public a conscience du glamour des diverses épreuves de Chant, il connait peut-être encore trop peu l’expérience du Prix de Composition. Pourtant… quoi de plus excitant que d’assister à la naissance d’une œuvre ?
« Je vois ce concours plutôt comme un concert »
Léo Albisetti, titulaire d’un Master en composition à la HEM Genève et enseignant de musique, est l’un des trois finalistes du Prix de Composition 2024. Sa pièce Nouvel Élan a été sélectionnée parmi les 82 partitions reçues par le jury, aux côtés de celles du Brésilien Caio de Azevedo et du Sud-Coréen Sang-Min Ryu.
Plus que la perspective de remporter un prix, ce qui dessine un sourire modeste au jeune homme de 26 ans lorsque nous le rencontrons fin septembre au Café de Grancy, c’est bien celle d’être joué au Victoria Hall par l’Orchestre de Chambre de Genève, le 20 octobre prochain. « C’est ça qui compte ! », s’enthousiasme-t-il. « Je suis aux anges, je trouve tellement génial d’être entendu que pour l’instant, je vois ce concours plutôt comme un concert. Je ne ressens pas la compétition. »
Premier Élan
C’est un professeur de musique au Gymnase de Bienne qui, en sensibilisant ses élèves à la construction de la musique et à l’improvisation, avait donné envie à Léo Albisetti d’écrire sa toute première pièce, un Trio pour violon, violoncelle et piano. « Je voulais, par la composition, essayer de mieux comprendre ce mystère qui fait qu’on aime ou non quelque chose en musique. J’étais un peu parti dans tous les sens pour ce premier travail… disons que je ne le publierais pas ! », sourit-il. Quelques temps plus tard, il intégrait le cursus de Bachelor à la HEM, puis poursuit avec un Master.
Un Élan bien tempéré
En 2022, il livrait, pour sa composition de fin d’études, une pièce pour alto et orchestre intitulée D’un Élan bien tempéré, clin d’œil à L’Elan Tempéré de Kandinsky et au Clavier bien tempéré de Bach. Il explique : « Dans mon parcours d’écriture, la dualité entre rigueur et intuition m’a toujours beaucoup questionné. J’ai fait des pièces affreuses où tout était écrit d’avance, d’autres qui sortaient purement de mon inspiration et qui ne me convenaient pas non plus. Je pense qu’il ne faut pas se faire trop confiance, sinon, on ne se bouscule pas assez et on aura tendance à refaire toujours les mêmes choses. Dans D’un élan bien tempéré, je suis sur la ligne de crête, je conjugue le geste spontané et la mesure ».
La pièce, jouée lors des examens par des étudiant∙e∙s de la HEM, aurait ensuite pu retomber dans le silence, comme cela arrive malheureusement trop souvent à la musique contemporaine, sans un heureux hasard, un an et demi plus tard…
Diplôme en poche, Léo Albisetti complète sa formation à la HEP et commence à enseigner. Ce nouveau métier lui plait et prend une place prépondérante dans son emploi du temps, lui laissant moins de temps pour se consacrer à la création. Il compose tout de même régulièrement pour Les Chambristes, un ensemble d’ami∙e∙s biennois∙es, et garde toujours une feuille blanche sur son piano, au cas où une demi-journée se libérerait devant lui.
Fin 2023, il tombe sur l’appel du Concours de Genève. Le sujet est, précisément, une partition pour alto et orchestre ! « C’est un concours tellement prestigieux, je me disais que je n’avais aucune chance, et en même temps… c’aurait été trop bête de ne rien envoyer, étant donné que j’avais déjà un matériau prêt », raconte-t-il. « J’ai hésité à tout réécrire, à ne rien envoyer. Finalement, j’ai construit une deuxième pièce sur la première, en l’adaptant à l’effectif demandé : un Nouvel Élan. Quand j’ai appris ma sélection, j’étais avec mes élèves, je leur ai tout de suite partagé la nouvelle ! »
Nouvel Élan
Depuis, Léo Albisetti a contacté Adrien La Marca, le soliste qui interprétera sa pièce lors du Concours. En nous racontant avoir discuté deux heures avec l’altiste, tant de questions techniques que d’inspiration et d’interprétation, le compositeur nous confie que pour lui, découvrir une de ses œuvres pour la première fois passe toujours par la même suite de sentiments. « D’abord on est très heureux, presque euphorique d’entendre sonner ces petits points noirs qu’on a écrits. Après viennent les doutes, on ne reconnait pas ce qu’on a fait, on identifie les problèmes… Et au fond, pour moi le bonheur de ce métier, c’est la deuxième partie du travail : le partage avec les musiciens, quand ils commencent à s’approprier la pièce. C’est à chaque fois une sorte d’aventure, qui m’enrichit énormément. »
Le 20 octobre au Victoria Hall, Nouvel Élan sera donc la mélodie d’une deuxième chance : pour l’œuvre elle-même, pour notre monde en souffrance auquel pensait Léo Albisetti en composant, mais aussi pour le musicien. « Ce concours est une sorte de validation. Ça m’encourage à développer mon langage musical, à découvrir ce que j’ai envie d’entendre de moi. Ça me donne une énergie nouvelle. »
Énergie qui reste infiniment humble lorsque le jeune musicien conclut en évoquant ses projets futurs. Peut-être une pièce plus conséquente, ou une musique au service d’une narration… mais il est encore trop tôt pour en parler !
78e Concours de Genève
Chant 2024
Demi-finales et Finale
Du 15 au 22 octobre 2024
Conservatoire de Genève et Grand Théâtre
Composition 2024
Dimanche 20 octobre 2024
L’Agenda: Quelle musique est au top de votre Spotify en ce moment?
Léo Albisetti: … Bonne question… je n’ai pas Spotify, et j’ai rarement une manie sur un morceau. L’autre jour, j’avais envie du début de la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak puis, en laissant défiler les vidéos, j’ai découvert d’autres pièces du compositeur. En fait… je confie mes choix à l’algorithme YouTube… ? Ça ne semble pas très intellectuel, dit comme ça (rire) ! Sinon, ce que j’écoute beaucoup pour le plaisir, c’est le jazz – j’allume Radio Swiss Jazz et je me laisse porter. C’est ça la réponse à la question, en fait : je n’aime pas devoir choisir. Il y aurait trop de possibilités.
Quelle activité vous ne faites jamais sans musique ?
Un trajet en train.
Où aimez-vous aller écouter des concerts ?
Ah… partout ! On a le luxe d’avoir des orchestres magnifiques. Je vais très souvent écouter l’OSR, l’OCG, l’OCL… enfin, je dis très souvent, mais ce n’est pas assez souvent quand on voit tous les musiciens qui passent en concert dans la région. Je regrette de passer à côté de beaucoup de choses, mais dès que je peux, j’y vais.
Le dernier concert que vous avez été écouter ?
L’octuor de Schubert par Les Chambristes, hier à Neuchâtel.
Le prochain concert ?
Je n’ai jamais entendu Martha Argerich jouer ! Il faut absolument que j’y aille.
Comment composez-vous ?
Je commence toujours sur le piano, très vite je me retrouve par terre avec plein de feuilles autour de moi… et c’est vraiment tout à la fin que j’utilise l’ordinateur.
Une autre passion ?
J’aime bien cuisiner. Je vois des parallèles avec la composition : une fois le travail terminé, on partage un moment éphémère.
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l’odyssée (en minuscule) revisitée
En octobre 2022, L’Agenda découvrait la première de Odyssée, dernier chant au Théâtre 2.21, dans une mise en scène de Cédric Dorier d’après la pseudo-tragédie de Jean-Pierre Siméon, qui se réapproprie les codes du célèbre mythe avec poésie et humour. La pièce est reprise actuellement au Théâtre Alchimic.
Texte et propos recueillis par Jeanne Moeschler
Le spectacle commence de manière incisive (quelques âmes sensibles dans le public sursautent) et nous voilà plongé∙e∙s dans les Enfers. L’Odyssée commence… une odyssée? Les navires, les batailles sanglantes et les amourettes d’Ulysse à tout va ne sont plus qu’un souvenir: c’est un jeune homme affaibli qui se tortille comme un ver au bout d’une corde que nous voyons sur scène. Larmoyant, déchiré entre la vie et la mort – car l’intrépide a bu de l’eau mortelle de l’Achéron – Ulysse n’attend que de questionner Tirésias sur son avenir politique et amoureux. Il devra prendre sa curiosité en patience… c’est Euméos, douanier des âmes, et une jeune femme – une Ombre étrange et envoûtante – qui s’occupent, pour l’instant, du Héros tourmenté. Alors que le premier part à la recherche du devin, un jeu de séduction et de désillusion commence entre la femme et Ulysse, encore vivant, torse nu, dévoilant ses attraits tel le héros que l’on imagine, quelque part entre la mort et la vie, la tendresse et la moquerie. Mais qu’est-ce qui séduit le jeune homme? Le prestige et les victoires dont il se languit à grands cris, regardé de haut par l’Ombre qui se trouve au-dessus de lui (autant physiquement que par ses dires). Détachée de l’existence des vivants, elle rit de l’orgueil et de l’égocentrisme de notre héros qui feint de se remettre en question au moment où il goûte la saveur de la mort sur sa langue.
Sur plusieurs niveaux visuels, Ulysse semble parfois se rapprocher du monde des vivants avant de glisser douloureusement en-dessous, au bas des Enfers, à l’inverse de l’Ombre qui se déplace dans l’espace avec la légèreté et la malice d’un souffle d’air. C’est également avec un sourire narquois que le public assiste à l’effroi d’Ulysse lorsqu’il entend les prédictions du devin, qui nous fait glousser par sa tenue cocasse et ses mimiques comiques. L’eau mortelle du fleuve renverse les ordres et Ulysse plonge chez les morts (dans un décor aux airs de bassin de piscine): aux eaux victorieuses que le Héros traversait et aux libations dont il s’abreuvait, s’oppose le “murmure des fontaines”, subtile et doux que les Grands ne prennent même plus la peine d’écouter. C’est ce chuchotement simple qui devrait accompagner l’existence à laquelle Ulysse tient tellement qu’il est prêt à en regoûter la saveur terrible de la vie que va lui imposer Hadès pour le reste de ses jours.
À la fin de la pièce, le public conquis applaudit chaleureusement le metteur en scène et les comédien·ne·s (Denis Lavalou, Clémence Mermet et Raphaël Vachoux) jusqu’à en avoir les mains rouges et endolories. Dans le foyer du 2.21, nous félicitions Cédric Dorier pour son travail de mise en scène et celui-ci nous confie “avoir été très content de voir la pièce se créer dans ce lieu, car l’idée était de créer des Enfers avec de la profondeur dans un espace petit”. Au niveau des costumes, il a été décidé (après différents essayages de marcels) de présenter Ulysse “torse nu, comme les héros et les statues grecques” et les deux autres personnages “dans des couleurs cuivrées des Ombres des Enfers, où le jeu de lumières – reflets brillants et vivants – laisse planer le doute”. Ulysse, encore vivant, semble en effet plus vulnérable que les Ombres intangibles.
Cette odyssée en minuscule nous invite à remettre en question l’égocentrisme contemporain de l’homme et sa recherche de la grandeur qui ne trouve que la haine au bout. L’insatisfaction perpétuelle de la réalité résonne comme des vagues assourdissantes au lieu de couler avec le murmure des fontaines. Un voyage, introspectif mais de dimension atemporelle et universelle.
Odyssée, dernier chant
Cie Les Célébrants
Du 10 au 19 octobre 2024
Théâtre Alchimic, Carouge
www.alchimic.ch
Création du 25 octobre au 13 novembre 2022 au Théâtre 2.21, Lausanne
Ulysse, le grand héros? Lire la suite »