Ou « sucre, beurre, farine » – ce qui ne perd rien de son charme, c’est officiel. Mercredi soir au CPO, des artistes de comédie musicale de Paris et d’ici ont joué, en première mondiale, Waitress en français.
Texte: Katia Meylan
Écrite et composée d’après le film du même nom par la chanteuse pop Sara Bareilles, la comédie musicale Waitress a débuté en 2015 et se joue depuis à Broadway et dans le West End à Londres. La version française est toute fraîche puisqu’elle s’est créée – en version concert – pour la première fois sur scène avant-hier soir, à Lausanne!
Deux énergies ont convergé pour ce faire: celle des Parisiens Jérôme Bortaud et Laurent Stachnick, qui ont obtenu les droits pour devenir directeurs artistiques et co-auteurs/traducteurs de l’œuvre en français, et celle de l’équipe lausannoise de l’OPEN MIC & CO, qui travaillent passionnément à faire vivre la comédie musicale dans la région, notamment en organisant des workshop ainsi que des soirées concert suivi de scènes ouvertes au CPO.
Hier, la deuxième partie scène ouverte n’a pas pu avoir lieu pour cause de mesures sanitaires, mais personne parmi le public ne semblait déçu∙e. L’ambiance générale était plutôt à l’émotion d’avoir entendu Waitress sur scène, offerte par onze voix toutes plus généreuses les unes que les autres.
La troupe éphémère a pris le parti de présenter les chansons de Waitress en étant disposée en chœur, les solistes s’avançant pour chanter leurs solos, duos ou trios, accompagné∙e∙s en live par deux musiciens, au piano et à la basse électrique. Entre les différents morceaux, Laurent Stachnick narrait la trame de l’histoire, tragicomique, nous permettant de suivre pas à pas l’histoire de Jenna. Serveuse dans un « diner », enceinte de son mari violent, elle qui fait de si bonnes tartes, elle qui vient de rencontrer l’amour mais n’ose pas le vivre, rêve de refaire sa vie ailleurs…

Même sans avoir vu une version théâtrale, on découvrait chacun des personnages dans les attitudes des chanteur∙euse∙s. Aude Gilliéron, qui interprétait le rôle principal, était formidablement touchante. Elle était bien entourée, et les regards qui se lançaient sur scène, en plus d’être ceux de Jenna, Dawn, Becky ou du Dr. Pomatter, disaient aussi le plaisir d’être là.
Monter cette comédie musicale serait un travail titanesque, la version concert était donc un premier pas vers ce qui pourrait se faire dans le futur… On a hâte!