L’approche de la saison hivernale voit bourgeonner les festivals de films de montagne. Ils révèlent les productions des sportifs d’exception, évoluant en plein air et le plus souvent en montagne. Nous avons suivi trois d’entre eux : Montagne en Scène, Reel Rock Festival et E.O.F.T. Panorama.
Plus d’une demi-heure avant le début de la projection, la salle du cinéma Pathé à Lausanne-Flon est bondée. Au festival Montagne en Scène, on retrouve les fidèles, le barbu de Yogi Tea, mais aussi Géraldine Fasnacht venue pour une séance de dédicaces. Cyril Salomon, l’organisateur, présente chaque film et fait intervenir le public quand les sportifs sont présents pour une brève session de questions-réponses. Au programme cette année, de l’alpinisme, du ski, mais aussi du base-jump. On retiendra tout particulièrement la projection de « Meru », un film professionnel sous tous rapports, réalisé par l’alpiniste, grimpeur et photographe américain Jimmy Chin. Un projet immense, des conditions extrêmes et un récit humain : 80 minutes de suspens et d’émotions.
A Bulle, la confidentialité est de mise. Le Reel Rock Tour s’arrête au Cycle d’Oriention dans une salle vétuste, où seule une poignée de passionnés ont bravé le déluge pour découvrir un programme dédié à la grimpe avant tout. Un cadre d’un autre âge, mais qu’importe : la sélection fait mouche. Le dépassement de soi est dans chaque image, la passion est de mise. Au centre de cette soirée, « Dean Potter Tribute » rend hommage à l’aventurier extrême qu’était le base jumper, décédé en début d’année. Une invitation à repousser ses limites, à vivre ses rêves, coûte que coûte. Six minutes d’intensité.

Retour à Lausanne. L’European Outdoor Film Festival fait salle pleine. On y retrouve deux films déjà projetés dans les festivals précédents – un souci de communication entre organisateurs ? Dommage. Sponsorisé par GoreTex et Mammut, cet évènement subit l’incompétence de la présentatrice, dont on préfère ignorer l’identité. Mammut devient « Matmut », à trois reprises et malgré les huées du public… apparemment, elle n’est pas dans son élément. Au cœur d’un programme un peu disparate, un petit bijou visuel redonne du baume au cœur : « Burn it down ». Longboard et bitume défilent à plus de 70 km/h. Sur la planche, le jeune James Kelly fait exploser le compteur d’adrénaline. S’il s’agit du film le moins lié à l’environnement naturel des sportifs représentés, c’est celui qu’on retiendra de l’E.O.F.T. Vous avez dit paradoxe ?
Texte: Ophélie Thouanel