Le Grand Défilé est une exposition de l’artiste Albertine intégrée à la programmation janvier – juin 2017 du service de la culture de la ville de Meyrin (GE). Dans ce cadre, Albertine nous propose des créations qui ouvrent sur “une expérience vivante de l’art”, en lien direct avec la vie quotidienne. Lors de cette exposition, plusieurs thématiques sont abordées, notamment le vêtement et l’image de soi. Dans ce regard porté sur le travail de l’artiste, on découvre une part de son imaginaire, empreint d’une certaine gravité, mais aussi de beaucoup de douceur, de poésie et de légèreté.
Avant de rejoindre Albertine pour notre entretien, je profite de faire un tour de l’exposition. Je suis à la recherche de son mystérieux vestiaire. Il s’agit d’un assemblage de robes, qui ne ressemblent à aucune autre, car ces vêtements, faits sur mesure pour de jeunes danseuses, sont autant de toiles qu’Albertine et ses collaborateurs (notamment L’atelier couture Créature et les étudiantes de la filière Danseur‑ses du CFP arts de Genève) ont créées.
Dans la première salle de l’exposition, on peut se plonger dans les livres de l’illustratrice, apprécier ses dessins, ses peintures et ses sculptures. Pas à pas, je me suis senti transporté dans son univers artistique. Puis, j’emprunte la passerelle reliant les deux salles d’exposition. Tout en cheminant, j’observe une série de chaussures sur lesquelles l’artiste a peint. Ce travail va de pair avec les robes que je suis sur le point de découvrir. Finalement, j’accède à la seconde salle, le vestiaire. C’est une pièce aménagée spécialement pour qu’on y voie les robes et les coiffes attendant le jour de la représentation. Un dispositif rotatif fait tourner les bustes afin que l’on puisse apprécier les créations dans leur ensemble.
Durant notre entretien, Albertine commence par me parler de la démarche qu’elle a suivie: “Je ne suis pas styliste moi-même, mais j’avais envie de relier mon travail de dessinatrice à ces robes”. Puis, elle précise: “La robe est un espace féminin qui me plaît”. Toutes ensembles, “elles sont devenues des toiles en trois dimensions dédiées à la peinture et au mouvement du corps”. Elle m’explique également la raison qui l’a guidée à la réalisation de chaque pièce: “J’aime la singularité des gens et j’ai donc envie de faire des vêtements pour toutes ces singularités”. Pour conclure, l’artiste détaille le lien qu’elle a imaginé entre les jeunes danseuses et les robes: “J’aimerais qu’elles puissent s’approprier ces vêtements et se transformer avec eux, devenir des personnages, pouvoir s’extraire d’elles-mêmes”.
Albertine est une observatrice avertie du monde de la Mode. Elle précise qu’elle ne voulait pas voir appliquer ce modèle au Grand Défilé. Finalement, elle me donne un aperçu de ce qu’elle attend des jeunes danseuses lors de la prestation: “Amusez-vous, prenez du plaisir à ce que vous faites! J’aimerais quelque chose de joyeux, de gai, de frais; je ne désire pas qu’on joue à être sérieux et à présenter des robes”.
Si, vous aussi, vous avez envie de découvrir de cette série de robes singulières qui raviront certainement petits et grands, alors n’hésitez plus et risquez-vous à explorer le mystérieux vestiaire d’Albertine. L’exposition est ouverte au public jusqu’au 23 avril 2017.
Pour plus d’informations :
https://meyrinculture.ch/sites/default/files/evenement-telechargement/flyer_4.pdf
Texte: Gauvain Jacot-Descombes