Kendrick Lamar

Kendrick Lamar, une légende à Lausanne

Mercredi 26 octobre, La Vaudoise Arena accueillait le très attendu concert de Kendrick Lamar. Tant par sa performance que son talent, le lauréat du prix Pullitzer 2018 n’a pas déçu ses fans.

Texte de Catherine Rohrbach

Le public est en effervescence. Un grand rideau blanc tombe sur la scène. Dans quelques minutes, un des rappeurs les plus influent de cette génération commencera sa performance. L’intro de United In Grief résonne dans l’Arena, des danseur·euse·s entrent sur scène par une passerelle qui divise le public en deux, le rideau se lève et révèle Kendrick Lamar au piano accompagné d’une marionnette à son image. Le show commence.

La formule est simple, Kendrick avec son flow percutant et infatigable, quelque figurant·e·s, une scénographie sobre mais saisissante, une interprétation de son dernier album Mr Morales & The Big Stepper entrecoupée de ses plus grands succès. Le rappeur arrive facilement à enflammer la fosse, à lever le public assis et à mettre le feu sur scène (littéralement).

Si le concert suit assez bien la tracklist de Mr Morales and the Big Steppers, Kendrick Lamar arrive sans aucune peine à insérer les chansons de ses précédents albums tout en gardant le fil narratif du dernier venu. Le public reste captivé du début à la fin. Même les featuring avec les premières partie Tanna Leone et Baby Keem gardent la cohésion de la performance. Musicalement, il n’y a rien à redire. On regrette peut-être l’absence de musicien·ne·s sur scène qui sont rélégué·e·s sur les côtés, comme lors de sa dernière tournée en 2018.

Kendrick Lamar2

Comme dans une pièce de théâtre, le rideau sur scène se lève et se baisse pour marquer les changements d’actes. La performance du génie de Compton se fait, en effet, sur plusieurs tableaux, chacun séparé par des interludes narrés par Dame Helen Mirren et encré dans l’actualité. En effet, s’il est facile de s’évader sur les sons de Lamar le temps de son concert, ce dernier reste fidèle à lui-même et ne nous fait pas oublier la réalité sociale dans laquelle il évolue. Ainsi, on le voit en ombre chinoise avec des flèches dans le dos pendant Count me Out, comme pour montrer les traumas de sa génération, ou encore dans une boite en plexi faisant référence à la pandémie actuelle: “it’s time to take your covid test”, entend-on avant Alright. Tout ira bien, nous assure l’artiste et on veut le croire. Cette boite pourrait également faire référence aux règles du hip hop que Kendrick fait et défait avec chacun de ses albums. En s’élevant dans celle-ci plusieurs mètres au-dessus de la scène, l’artiste montre qu’il est au-dessus de tout dictat. La dernière citation du concert est d’ailleurs “you’ve made it out of the box. Now, can you stay out of it?”. Avec cette performance magistrale Lamar montre bien qu’il ne doit pas être casé dans une boite.

Le concert se termine comme il a commencé avec Kendrick Lamar seul. Sur son piano. Sur les notes de Savior le rappeur quitte la scène humblement. La fin abrupte de la performance en rajoute à sa puissance. La vaudoise Arena se vide de son public fier d’avoir assisté au show d’un géant du rap contemporain.

banner