Conférence

HispanÁfrica : un lieu de connexion culturelle entre deux continents

Les 12 et 13 septembre prochains, l’Université de Lausanne accueillera le colloque international HispanÁfrica, un événement majeur dédié à l’exploration des relations entre l’Afrique et l’Espagne à travers le prisme littéraire.

Texte et propos recueillis par Catia Afonso

La littérature comme pont entre deux continents

Parler de relations entre l’Espagne et l’Afrique permet d’amorcer une discussion sur la littérature africaine, trop peu représentée en Suisse et en Europe. L’Université de Lausanne agit en faveur du développement culturel et du renforcement de liens internationaux : elle accueille notamment le Pôle pour les Études Africaines (PEALL) dirigé par Christine Le Quellec Cottier, ayant pour but de visibiliser les travaux portant sur l’Afrique et ses diasporas. Rappeler l’abondance des relations littéraires entre le monde hispanique et africain au cours du 20e et 21e siècle, voici l’objectif de cet événement organisé par des chercheurs de l’institution.

Un regard croisé sur la littérature et les arts afro-hispaniques

Quatre conférencier∙ère∙s se joindront au colloque lors de conférences plénières : Mohamed Abrighach de l’Université Ibn Zohr à Agadir s’intéressera à la littérature marocaine en langue espagnol. Joanna Boampong de l’Université du Ghana exposera sur la notion d’appartenance dans la narrative contemporaine de la diaspora africaine hispanique. Stuart Green de l’Université de Leeds présentera l’histoire du rap afro-espagnol depuis les années 90. Christine Le Quellec Cottier, Professeure à l’Université de Lausanne, explorera la place de l’Afrique dans le monde et les nouveaux réseaux atlantiques pour rappeler les liens qui unissent le continent africain à l’Amérique Latine.

D’autres conférences à choix s’inscriront au cœur de ces journées. Celles et ceux dont l’intérêt se porte sur la littérature pourront assister à des discussions sur l’importance de l’Afrique dans la littérature hispanique. Celles et ceux chez qui la curiosité culturelle et artistique domine pourront assister à des conférences autour du cinéma, du théâtre, de la musique et de l’activisme afro-descendants. 

Le Professeur Marco Kunz, spécialiste de littérature espagnole et latino-américaine à l’Université de Lausanne et co-organisateur du colloque avec Sara Bernechea Navarro, a rappelé lors de notre entretien en juin dernier à l’UNIL qu’il existe « beaucoup de zones de contacts entre l’Afrique et le monde hispanophone, d’une part en Amérique Latine de par l’histoire et l’esclavage, d’autre part dans plusieurs pays en Afrique, notamment le Maroc et la Guinée Équatoriale, où il existe une littérature écrite en langue espagnole. »  Marco Kunz souligne également que pour gagner en visibilité, la littérature africaine doit inévitablement passer par l’Europe. Les espaces de discussions agissent en ce sens.

Un zoom sur une conférence : le cas de la Guinée Équatoriale

Lors du colloque, Sandra Schlumpf, Professeure à l’Université de Bâle, apportera une perspective précieuse en présentant une analyse du regard des Équato-Guinéens sur l’Espagne, mettant en lumière les liens culturels et historiques entre ces deux régions. Schlumpf a également collaboré à un projet dirigé par Monica Castillo Lluch, Professeure à l’Université de Lausanne, visant à faire connaître la Guinée Équatoriale, ancienne colonie espagnole. Ce projet, réalisé dans le cadre d’un séminaire de Master à l’Université de Lausanne, a permis aux étudiantes de Castillo Lluch de rencontrer des membres de la communauté équato-guinéenne vivant en Suisse. Les portraits réalisés retracent les parcours de vie de ces ressortissant·e·s, incluant leur passage par l’Espagne, tout en mettant en évidence la diversité linguistique qu’ils et elles représentent. Les données récoltées seront bientôt disponibles sur www.mapaespanolsuiza.org, une plateforme dédiée à la langue espagnole en Suisse.

Vers une collaboration accrue

Le colloque vise ainsi à renforcer les liens culturels et littéraires entre l’Europe et l’Afrique en ouvrant des espaces de dialogues. Les conclusions de ces deux jours serviront de base pour de futures collaborations.  Les deux organisateurs du colloque maintiennent leur volonté de publier une collection d’articles scientifiques au terme de ces journées, assurant ainsi une trace écrite.

HispanÁfrica s’annonce comme un rendez-vous incontournable pour tous les hispanophones curieux∙ses, universitaires mais également auditeur∙trice∙s libres, offrant un lieu d’échanges pour la célébration de la diversité culturelle.

Colloque international HispanÁfrica

Les 12 et 13 septembre 2024
Université de Lausanne, bâtiment Anthropole, salle 4030
www.unil.ch/esp 

Pôle pour les Études Africaines, Université de Lausanne: www.unil.ch/fra/pole-etudes-africaines

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Biennale in situ

«Condamnées pour légitime violence» ou «Ceci n’est pas un opéra»

Transgresser les conventions et briser les barrières de l’art lyrique avec une expérience immersive inédite. C’est ce que propose la Biennale In Situ, du 21 au 27 septembre à Lausanne. La série d’événements réinventera la scène, le théâtre et l’opéra dans le but de démocratiser l’accès à l’art lyrique. Dans un espace original, une ancienne gare CFF, la Biennale explorera la thématique « Condamnées pour légitime violence » qui abordera les violences faites aux femmes.

Texte et propos recueillis par Marie Butty

La conférence de la sociologue Natacha Chetcuti-Osorovitz ouvrira cette semaine qui se profile riche en nouvelles expériences. Performances, concerts ou encore films documentaires seront proposés tous les soirs avec, notamment, spécialement créée pour l’occasion, la production Les Suppliantes d’après Eschyle et A. Salieri de la compagnie AGORA qui aura lieu le 21, 24, 26 et 27 septembre. Créée en 2015 sous l’impulsion de l’artiste Benjamin David, AGORA propose d’explorer les frontières entre théâtre, musique et nouveaux médias. Également directeur artistique du projet, Benjamin David nous a accueillies à l’Espace Amaretto afin de nous présenter la Biennale.

benjamin_david. photo Marie Tercafs

Benjamin David. Crédit: Marie Tercafs

Quelle a été la réflexion derrière la proposition de ces événements?

Je viens de l’opéra classique. J’étais assistant à l’opéra Munich et, après quelques années là-bas, j’avais l’impression que l’opéra avait besoin d’un renouvellement, de redéfinir ses contours. Lorsque l’on pense à l’opéra, on voit un domaine très difficilement accessible tant par les thématiques – qui sont souvent déconnectées des préoccupations sociétales actuelles ou, du moins, nécessitent un savoir spécifique pour comprendre ce qu’il se passe – que par les prix pratiqués. La Biennale cherche à élargir ce que le mot « opéra » signifie – d’ailleurs nous utilisons très peu le mot « opéra », nous essayons plutôt de parler de « théâtre lyrique ». Nous nous basons sur la musique de Salieri, nous gardons les éléments musicaux et visuels propres à l’opéra, mais nous sommes dans un espace atypique – une ancienne gare marchande CFF – qui n’a rien à voir avec un opéra. Le public n’est plus assis dans un siège mais amené à déambuler au sein de l’orchestre, au sein des chœurs, être proche des artistes. Il est invité à vivre l’opéra comme il le souhaite: si une personne veut s’allonger, fermer les yeux et uniquement écouter la musique c’est possible! Il n’y a donc pas de scène mais une volonté de projet véritablement immersif, in situ. Nous avons également fait des choix artistiques drastiques comme couper dans la musique, l’enrichir avec la collaboration de la harpiste jazz Julie Campiche. Il y aura ainsi une discussion entre différents styles musicaux.

Comment en êtes-vous venu à aborder cette thématique?

Je suis toujours à la recherche de nouvelles œuvres en tant que metteur en scène d’opéra. Je suis tombé sur une pièce qui s’appelle Les Danaïdes de Salieri. Cet opéra m’a beaucoup travaillé puisque c’est un des seuls dans lequel les femmes prennent leurs destins en main en passant à l’acte – elles décident de tuer leurs maris le soir de leurs noces. Il existe quelques autres opéras comme Elektra de Richard Strauss où les femmes sont représentées un peu différemment, mais, la plupart du temps, elles subissent. Avec ce point de départ, j’ai commencé à faire des recherches et suis tombé sur le livre de Natacha Chetcuti-Osorovitz. Cette sociologue, qui est d’ailleurs invitée pendant la Biennale, s’est intéressée aux femmes en prison qui avaient écopé de moyennes et longues peines. Elle les a interviewées et s’est rendu compte que 35 des 42 femmes avaient subi des violences domestiques ou intrafamiliales avant d’elles-mêmes passer à l’acte, ce qui pose la question de la légitime défense. Le travail qu’a effectué Natacha Chetcuti-Osorovitz avait pour but d’essayer de cadrer ou d’ouvrir un espace d’expression pour ces femmes judiciarisées. C’est précisément ce que nous essayons de faire avec la Biennale et cette thématique: ouvrir un espace d’expression pour un sujet sensible et qui, à notre avis, devrait être débattu au sein de notre société.

La pomme croquée de Blanche-Neige, et une installation de Gent Shkullaku à Tirana, deux images symboliques, proches des thématiques abordées par la biennale.

Sous quelles formes allez-vous traiter ce sujet lors de Biennale?

Bien que nous nous soyons documentés un maximum pour interroger ce thème sensible afin de mettre en place notre production, la fiction ne remplacera jamais un témoignage de personne ayant vraiment vécu ces violences. C’est pour cette raison que nous avons enrichi notre programme avec des films documentaires et le projet participatif AppARTenir qui réunit des femmes judiciarisées. Trois d’entre elles viendront nous parler de leur film en préparation, qui sera d’ailleurs tourné à l’Espace Amaretto. Ces femmes viennent de la région, elles illustrent donc le fait que la Suisse n’échappe pas à cette réalité. Cela nous met face à la responsabilité que nous avons en tant que citoyen romand de s’informer sur les réalités qui existent autour de nous. Nous nous évertuons encore trop souvent à ne pas trop nous occuper de ce qui se passe de l’autre côté de son palier, c’est pour cette raison que, pour notre compagnie, cet ancrage dans la réalité était vraiment important.

Comment êtes-vous parvenu∙e∙s à illustrer les questionnements autour de cette thématique dans la scénographie du théâtre lyrique?

Nous allons jouer sur la lumière, la présence et la non-présence. Nous nous sommes beaucoup inspirés de la tache aveugle dans l’œil. Il s’agit de quelque chose que l’on voit, mais que notre cerveau remplit afin de la rendre invisible. Nous trouvions intéressant de travailler avec passablement de rideaux puisque nous voyons à travers, mais cela reste flou. Le public aura la possibilité de se déplacer où il le souhaite et donc de regarder ce qu’il se passe derrière le rideau. Ainsi, la question « Est-ce que nous avons vraiment envie de regarder derrière le rideau et, si oui, est-ce que nous allons réellement aller regarder ? » est mise en perspective.

Cette Biennale implique donc un but de réveiller les consciences?

Oui, absolument! Pour nous, il est très important lorsque l’on parle d’art lyrique que cela ait un impact sociétal. Nous croyons à l’opéra, à la musique et au théâtre mais il est primordial de les reconnecter avec le public et donc à l’actualité et aux problèmes sociétaux. Dans la même perspective de reconnexion, nous avons tenté de rendre le théâtre lyrique accessible à tout le monde tant sur les prix que sur la longueur – il ne s’agit pas de rester assis pendant trois heures. Nous espérons que les spectateur·ice·s pourront repartir en ayant vécu des émotions et avoir des réflexions sur le comment vivre en communauté.

Informations pratiques:
Biennale In Situ
Du 21 au 27 septembre 2024
Espace Amaretto, Lausanne
www.biennaleinsitu.ch

Ouverture de la billetterie le 23.08.24

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Mikhail Olin

Mémoires croisées du Goulag

Le 30 mai, à la Fondation Jan Michalski, a eu lieu la conférence d’Elena Zhemkova intitulée La mémoire du Goulag. Elle fait partie du cycle de conférences consacrées au Goulag en Russie et en Chine. Margarita Makarova, rédactrice à L’Agenda, a eu l’occasion d’assister à cette avant-dernière conférence du cycle. Elle relate dans le présent article un contexte historique de la Grande Terreur, s’appuyant sur des éléments abordés par les intervenant∙e∙s durant la conférence ainsi que sur un exemple tiré de sa propre histoire familiale.

Texte et photos de Margarita Makarova

Elena Zhemkova commence sa carrière dans un monde académique. En 1985, au début de la perestroïka (période des réformes de Gorbatchev), elle a 24 ans. Elle fait son doctorat en mathématiques. Sa vie est stable, tranquille. Pourtant, comme tout le monde en URSS, Elena sait que, sur un plan global, elle est entourée de mensonges. Le peuple soviétique y est habitué. Lors de la perestroïka, où les journaux n’étaient plus soumis à la stricte censure soviétique, Elena apprend que des millions de personnes ont subi la répression dans les années 1930. Elle raconte s’être sentie mal à l’aise. Nombreux sont celles et ceux qui veulent alors agir, dont Elena elle-même. Ainsi, en 1987, Arseni Roguinski, Sergeï Kovalev, Lioudmila Alexeeva et d’autres, à l’aide du physicien et prix Nobel de la paix Andreï Sakharov, fondent l’ONG Memorial. Elena Zhemkova adhère d’abord à son comité puis devient sa directrice. Elle est à la tête de l’organisation de 1995 à 2022. Le 28 février 2022, Memorial est définitivement « liquidé », après des années d’attaques de la part des autorités russes. Le bâtiment où se situaient les bureaux de Memorial de Moscou, acquis grâce aux donateur∙ice∙s du monde entier, a été confisqué par l’état. En 2022, Memorial remporte le prix Nobel de la paix. Les attaques n’ont néanmoins pas cessé. Par exemple, en 2024, Oleg Orlov, militant pour les droits de l’homme et membre du comité de Memorial, âgé de 71 ans, est désigné « agent étranger » et condamné à 2,5 ans de prison pour la diffusion de fausses informations sur l’armée russe.

Elena Zhemkova à la Fondation Jan Michalski, 30 mai 2024

D’après les calculs de Memorial, le nombre de victimes de la Grande Terreur s’élève à 12 millions de personnes au moins. Il s’agit des victimes directes, sans prendre en compte celles qui étaient déportées ni qui souffraient de la famine. En 18 mois, plus de 700 000 personnes sont fusillées. La répression touche aux représentant∙e∙s de toutes les couches de la société (intelligentsia, paysans, militaires…) d’âges différents. Il n’existe guère un∙e Russe aujourd’hui dont la famille n’a pas été concernée. L’arrière-grand-père de l’auteure de l’article a été fusillé le 26 août 1937. Il était paysan plus aisé que les autres, un « koulak ». Contrairement aux autres, il travaillait comme tailleur indépendant, il avait une maison, une vache et une brebis. Paysan à peine alphabète vivant à 1000 km de Moscou, il a été accusé d’intentions terroristes contre Staline. Sa famille a été déportée et leur maison confisquée par l’état. Après la mort de Staline en 1953, vers la fin des années 1950, les « koulaks » fusillés ont été réhabilités. En 1991, l’état a promis des allocations à leurs descendant∙e∙s. Pourtant, en 2005, les allocations ont été remplacées par une compensation équivalant à 10 francs. Dans les années 1990, il était encore possible de vivre avec cet argent plusieurs mois. Il était néanmoins insuffisant pour récupérer des biens immobiliers confisqués.

Mikhail Olin et la condamnation reçue

La Grande Terreur en Russie a eu trois conséquences majeures qui perdurent encore aujourd’hui: la peur, l’abscence de confiance en la justice et l’usage de penser une chose mais en dire une autre. Peu nombreux∙ses sont celles et ceux qui sont prêt∙e∙s à partager leurs archives familiales ou à évoquer la répression dans leur famille. Les archives d’état sont difficilement accessibles. Les traces du Goulag à Magadan, à Kolyma et ailleurs en Extrême-Orient s’effacent : la taïga recouvre tout. Memorial est un des acteurs de premier plan qui œuvrent à la préservation de cette mémoire. Parmi les résultats du travail de Memorial, 3,5 millions de noms sur 12 millions insérés dans la base de données en ligne ; 44 000 biographies détaillées de personnes condamnées recueillies ; plus de 5 000 objets dans le musée à Moscou ; 38 000 ouvrages rares sur des sujets en lien avec le travail de Memorial à la bibliothèque. La liste n’est pas exhaustive. Le but principal de Memorial est de comprendre le passé pour bien vivre aujourd’hui. Pour Elena Zhemkova, il est extrêmement important de soumettre les assassins ayant exécuté des millions de personnes à la lustration. Par « lustration », elle entend tout simplement la divulgation de leurs noms, opposée à l’idée de recourir à la violence.

Malgré sa liquidation en 2022, Memorial continue son travail tant en Russie qu’à l’échelle internationale. Depuis l’été 2022, Elena Zhemkova, prévenue par son avocat qu’il lui vaut mieux ne pas retourner en Russie, dirige Zukunft Memorial à Berlin (zukunft-memorial.org). Depuis à peu près une année, il existe également l’association Memiorial Suisse dirigée par Patrick Sériot, professeur honoraire de la section SLAS de l’UNIL. Elle vise à préserver la mémoire et à soutenir les recherches relatives aux violations des droits humains dans l’ex-URSS. L’association publie régulièrement des bulletins d’information Memorial-Russie traduits vers le français, organise des projections de films, des conférences et des ateliers (memorial-suisse.ch)

Patrick Sériot à la Fondation Jan Michalski, 30 mai 2024

Le Goulag: histoire et traces écrites
Cycle de conférences
Du 20 janvier au 26 septembre 2024
Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature, Montricher
fondation-janmichalski.com 

 

Déroulement de la soirée du 30 mai:

  • Vidéo À Magadan, sur les dernières traces des goulags russes, 2015, France 24
  • Intervention d’Elena Zhemkova modérée par Thierry Wolton
  • Diaporama avec des témoignages de survivant∙e∙s et des lieux d’enterrements de prisonnier∙ère∙s. Source des images du diaporama: La Grande Terreur en URSS 1937-1938 de Thomas Kizny, en coopération avec Dominique Roynette, Les Editions Noir sur Blanc, Lausanne, 2013. La projection a été suivie de la musique de Vsevolod Zaderatsky. Il a composé 24 préludes et fugues au Goulag, les a retenues et notées par la suite après sa libération.
  • Vidéo Comment Poutine se débarrasse de ses opposants?, 2021, Le Monde
  • Questions de Thierry Wolton à Elena Zhemkova
  • Extrait du film Le cas de Vladimir Kara-Mourza par David Rich, 03.05.2024, France 24
  • Questions de Thierry Wolton à Elena Zhemkova
  • Extrait du film « L’archipel du Goulag », le courage de la vérité, (2023, 60 min.) de Jean Crépu et Nicolas Miletitch.

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Le violon de Cupidon

Le violon de Cupidon

Hier soir au Casino de Montbenon, la violoniste Isabelle Meyer et son ensemble Art-en-Ciel ont retrouvé un compagnon de scène, le philosophe Luc Ferry, avec qui ils ont créé Le violon de Cupidon il y a de cela dix ans. Le sujet ne sera jamais clos, on se laisse donc bien volontiers parler de mythes, d’amour et de mort.

Texte de Katia Meylan

Créé en 2013, adapté en 2017 et repris à ce jour dans une version encore un peu différente, Le violon de Cupidon porte la signature d’Isabelle Meyer par le fait de se trouver à la croisée de deux disciplines. En effet, dans les spectacles imaginés par l’artiste, le tango, le hip-hop et la magie, mais aussi la biologie et la philosophie côtoient tour à tour son violon. Ici, le programme est composé de courtes pièces musicales inspirées d’œuvres littéraires ayant pour thème central l’amour.

Luc Ferry, dont la tâche est de mettre en évidence les liens entre idées et musique, s’excuse d’emblée de sa grande bavardise, à l’amusement du public. Il a passé des dizaines de milliers d’heures à étudier certains de ces sujets, à écrire des livres sur d’autres, et confie qu’il pourrait en parler des heures. À chaque fois que la digression pointe le bout de son nez, l’orateur lui fait prendre un passage secret qui rejoint le chemin principal, afin de s’adapter au format des quelques minutes de parole entre chaque pièce.

Le violon de Cupidon

Isabelle Meyer joue la bouleversante Méditation de Thaïs de Massenet, Luc Ferry prend le relais pour en raconter comment Eros et Agapé se mêlent à son histoire. Il se fera aussi médiateur de la compétition entre l’art cartésien d’Apollon et celui, plus instinctif, de Dionysos. Il narrera la mort irréversible que Gluck exprime dans Orphée et Eurydice… mais aussi l’amour plus fort que la mort de Tristan et Iseult. Il semblera aussi s’amuser de narrer la mort dont la bohème française se moque, dont les os cliquètent au rythme de la Danse macabre de Saint-Saëns. Pour cette dernière pièce qui remporte un bravo! du public enthousiaste, violon, piano, alto, violoncelle, xylophone et timbale semblent prendre eux aussi la parole, ayant chacun leur mot à dire.

Brassant ses notes, Luc Ferry s’adresse au public avec l’aisance évidente du professeur de philosophie, de l’ancien Ministre de l’Éducation nationale, du chroniqueur invité chaque semaine sur Radio Classique. Il nous entretien aussi bien de romantisme allemand que de mythologie grecque, sans oublier un petit clin d’œil à l’actualité ou au présent du spectacle. La liberté prise par rapport au texte préparé et son enthousiasme communicatif, à tout trouver “génial” et à nous recommander tel ou tel texte, rendent la causerie accessible – même si peu auront ouvert toutes les lectures dont il fait mention. Le programme musical tend lui aussi à une accessibilité, puisqu’Isabelle Meyer l’a composé de grands œuvres du répertoire.

L’espace scénique est divisé en deux; Luc Ferry est assis à un bureau en bois d’un côté, et lorsqu’il se tait, il écoute d’un air rêveur les musicien·ne·s de l’autre. La lumière alterne une teinte naturelle sur l’orateur et des couleurs plus mystérieuse sur la musique. Cette mise en scène déplace l’écoute habituelle, qui place le musicien comme passeur de la musique. Dans Le violon de Cupidon, Isabelle Meyer et son ensemble semblent faire eux-mêmes partie de l’œuvre qui nous est contée, comme sortis d’un mythe.

Prochaine date de l’ensemble Art-en-Ciel:
Danse avec le violon!
Break, hip-hop et krump
Samedi 1er avril à 20h
Salle des Morettes, Prangins

Pour suivre l’actualité d’Art-en-Ciel: https://www.art-en-ciel.ch/

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4e édition lausannoise d’un TEDx sous le signe de l’empowerment féminin

Le 5 décembre, la 4e édition de TEDxLausanneWomen prenait possession du SwissTech Convention Center de l’EPFL. Une édition internationale qui se proposait de mettre en lumière la singularité des parcours féminins en comparaison de leurs homologues masculins, à l’aide de profils féministes inspirants. Trois d’entre eux, à caractère artistique, ont retenu notre attention.

Texte: Julia Jeanloz

Pour mieux comprendre la sélection des femmes et féministes présent·e·s le 5 décembre au SwissTech, il nous faut jeter un coup d’œil dans le rétroviseur. En Suisse, 2019 a connu son lot de succès dans la prise de conscience, par la société civile et les politiques, des inégalités entre les sexes et de leurs conséquences. Un enjeu d’autant plus crucial qu’il existe dans notre pays un écart saisissant entre les standards de vie et les inégalités hommes – femmes. Or, bien que le chemin à parcourir reste long et sinueux, plusieurs événements témoignent de l’avancée de la question: la grève nationale des femmes en juin dernier, la nette augmentation de la représentation des femmes au Parlement – qui s’est notamment traduite par un bond spectaculaire de 32% à 42% au Conseil national –, le durcissement de la législation sur les violences conjugales récemment adoptée par le Parlement, pour n’en citer que quelques-uns. Ainsi, si certaines voix s’insurgent contre la multiplication et l’attention accrue portée aux enjeux féministes au sein du débat public, qu’elles prennent leur mal en patience: le regain d’intérêt qu’a connu le sujet ces dernières années n’est pas prêt de retomber au moment où une nouvelle législature, bien plus féminine qu’en 2015, démarre.

Lever le voile sur les spécificités des parcours féminins

Enseigner aux femmes qu’elles aussi peuvent se montrer audacieuses, indépendantes, innovantes, sans avoir à en rougir, c’est le motto de TEDxLausanneWomen, qui programmait un panel de conférencier·ère·s soigneusement sélectionné·e·s localement. L’avantage de ces événements réside dans la poursuite du dialogue et de la réflexion sur les vulnérabilités dont les femmes peuvent faire l’expérience avec, en miroir, des personnalités qui ont en commun de proposer une réponse fructueuse et innovante aux difficultés qu’elles connaissent dans leur domaine respectif.

Diana Rikasari, fashion designer et licorne assumée

C’est coruscante, dans une combinaison à sequins multicolore et avec une corne sur le haut du crâne qu’apparaît Diana Rikasari, auteure, blogueuse et fashion designer indonésienne, établie à Lausanne depuis 3 ans. Avec enthousiasme, elle explique son parcours à l’audience, comme femme, mais aussi comme mère d’un fils autiste. Elle s’est d’ailleurs toujours interrogée sur la manière de sensibiliser le grand public à l’autisme. Et voilà qu’elle a récemment trouvé une réponse, la sienne, à travers la mode. Diana a réalisé un défilé en hommage à son fils, intitulé “J’Aime l’Autisme”. Celui-ci présente un choix de pièces aux couleurs lumineuses, de textiles fragiles, mais brillants, en référence à l’autisme. Une façon de proposer sa propre interprétation du monde de l’autisme, pour les autistes eux·elles-mêmes mais aussi pour le grand public, visuellement et de manière positive. L’idée étant, entre autres, de montrer la richesse de leur vie intérieure et de leur perception, ou encore de souligner à quel point ils·elles peuvent se sentir emprisonné·e·s dans leur esprit et leur corps lorsqu’il s’agit de communiquer leurs sentiments à d’autres personnes. L’occasion, pour la designer, de rappeler qu’il est nécessaire de s’accepter dans sa singularité, de se montrer authentique, d’assumer ses vulnérabilités.

EHL Fashion Show, “J’Aime l’Autisme” de Diana Rikasari, le 28 novembre 2019

Daya Jones ou la célébration des corps féminins à travers la danse

Daya Jones, artiste et chorégraphe lausannoise, est une figure montante du panorama suisse de la danse. Si on la connaît pour être récemment passée devant la caméra du média Tataki avec “Moves”, émission qu’elle a écrite et présentée, on l’apercevait sur scène davantage sur la retenue, face à un public de plus d’un millier de spectateur·trice·s.

Daya Jones

La culture urbaine, elle en connaît un rayon. C’est du reste dans le hip-hop qu’elle a fait ses armes, à travers l’improvisation et les battles. Puis, lors d’un séjour à New York, Daya fera la rencontre du voguing, du krump, de l’underground… En 2012, elle rejoint la compagnie Swaggers de Marion Motin et débute en 2016 une tournée internationale du spectacle In the middle. En 2015, elle lance le “sassy concept”, une vision de la danse ouverte, qui vise à reconnecter les femmes à leur corps, à leur sensualité et à revaloriser les corps féminins à travers l’expression personnelle. Sur scène, lorsque le mouvement remplace les mots, l’embarras laisse la place à un aplomb permettant aux spectateur·trice·s d’apprécier la fluidité et la précision de ses gestes et de ses pas.

Lauren Wasser, un exemple de résilience et de ténacité

Le moment le plus bouleversant de l’événement est sans conteste celui de l’exposé de l’activiste et mannequin américaine Lauren Wasser. Celle qui a posé devant l’objectif de David LaChapelle ou qui a défilé au Savage X Fenty Show de Rihanna lors de la Fashion Week de New York se bat pour faire connaître un phénomène méconnu, le syndrome du choc toxique (SCT); une maladie rare, mais aux conséquences sévères. Une maladie qui lui a également valu d’être amputée des deux jambes, en raison des produits toxiques contenus dans les protections hygiéniques. Depuis 8 ans, l’Américaine lutte pour un changement de paradigme radical du côté de l’industrie des produits d’hygiène féminine. Un combat qu’elle mène également aux côtés d’une députée démocrate qui compte faire adopter par le Congrès le Robin Danielson Act, un projet de loi exigeant des marques qu’elles dévoilent la composition de leurs produits d’hygiène féminine et les effets à long terme de ces produits sur le corps. En effet, la discussion sur les produits d’hygiène féminine fait souvent l’objet d’une omerta, en raison de son caractère tabou. Corolaire de cela, les fabricants ne sont pas obligés de réaliser des tests sur la sûreté ou les effets à long terme de ces produits en amont de leur acquisition par les consommateur·trice·s. Le Congrès américain – en majorité composé d’hommes – a déjà rejeté par dix fois ce projet de loi.

En écho à ces trois femmes et aux autres intervenant·e·s de TEDxLausanneWomen, il n’y a plus qu’à souhaiter que 2020 soit, à un niveau individuel, une année pleine d’audace, celle d’aller à l’encontre des idées reçues, d’oser se départir des ambitions qu’on nous assigne pour tracer notre propre route. À un niveau plus global, nous avons l’espoir que l’année à venir soit ponctuée d’autant d’avancées sociales que de succès politiques.

www.tedxlausanne.com

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Diana Rikasari, créatrice – TEDxLausanneWomen

TEDxLausanneWomen 2019 se tiendra ce jeudi 5 décembre au SwissTech Convention Center de l’EPFL. L’événement donne une fois encore la parole aux pionnières de divers domaines et promeut les idées novatrices dans l’optique d’un changement positif du quotidien. Parmi les belles personnalités qui y seront réunies, nous retrouvons Diana Rikasari.

Texte et propos recueillis par Clara Le Corre

Diana, c’est une artiste de 34 ans qui nous vient d’Indonésie. Auteure et entrepreneuse dans le milieu de la mode, elle habite désormais en Suisse depuis 3 ans. Passionnée, elle s’efforce d’apporter des messages positifs dans les créations qu’elle réalise grâce à sa personnalité pleine de couleurs.

Quels sujets vas-tu aborder pour ce TedxTalk?
Diana Rikasari
: Je parlerai de l’importance d’être fidèle à soi-même et du pouvoir de l’authenticité. J’espère vraiment faire passer un message inspiré à l’audience.

Comment a commencé ton chemin?
Je n’ai jamais eu un chemin tout tracé. J’ai  exploré beaucoup de possibilités dans la vie jusqu’à trouver les choses qui faisaient vibrer mon cœur. J’adore la mode depuis que je suis petite et j’ai compris très récemment que cela pouvait aussi devenir ma profession.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de t’exprimer publiquement?
Je suis une personne très timide en fait, je ne parle pas beaucoup… sauf si je le dois =D. Mais je sens que la communication est la clé pour faire changer notre monde, car les mots sont puissants. Ils peuvent amener le changement et la révolution.

Qu’est-ce qui te rend particulièrement fière?
Je suis fière d’avoir une famille qui m’encourage. Je suis fière de mon esprit juvénile et d’être authentique.

Comment reconnaître les opportunités?
Quand il y a un problème, il y a une opportunité de créer une solution. Quand tu sens que quelque chose manque, c’est une opportunité pour innover. Quand tu échoues, il y a une opportunité de devenir meilleur le jour suivant.

Comment reconnaître le succès? Penses-tu avoir réussi?
Pour moi, le succès c’est quand ta vie a un sens. Ce n’est pas gagner ou atteindre un certain statut social. Le succès, c’est quand tu t’endors la nuit en te disant “aujourd’hui, j’ai fait de mon mieux”.

Quels conseils donnerais-tu pour un premier pas dans la réalisation de nos rêves?
Commencer pas à pas, s’ouvrir aux erreurs et se donner les moyens pour réussir. Avoir un plan solide, avoir un plan de rechange, écouter son cœur et non les autres.

TEDxLausanneWomen 2019
Jeudi 5 décembre à 18h30
EPFL Swisstech Convention Center

Diana Rikasari, créatrice – TEDxLausanneWomen Lire la suite »

Programme Gilbert Musy

Un bel hommage pour un homme de Belles-lettres. C’est ainsi que pourrait se résumer la conférence d’ouverture du Programme Gilbert Musy.

Texte: Christelle Bujard

Nous sommes accueillis au Foyer de la Grange de Dorigny, afin d’assister à la conférence de presse pour l’inauguration du Programme Gilbert Musy. Madame Irène Weber Henking, la directrice du CTL (Centre de Traduction Littéraire), commence par nous parler de ce grand homme. Elle nous le décrit en ces termes: “C’était un homme qui souhaitait avant tout transmettre son savoir, et sans qui la traduction littéraire ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui”. Il a fallu 20 ans à ce projet pour aboutir et derrière celui-ci, il y a une volonté de rendre hommage à cet éminent  traducteur, de sortir le·la traducteur·trice de l’ombre et de promouvoir la traduction littéraire chez la jeunesse.

Le programme Gilbert Musy est une master class de traduction littéraire qui récompense un·e traductreur·trice émérite de la littérature mondiale, en reconnaissance de son œuvre et de ses actions en faveur du travail de ses compatriotes sur la scène publique. Par l’obtention de cette bourse, l’invité d’honneur a l’opportunité de séjourner pendant trois mois au Château de Lavigny, afin de consacrer son temps à ses travaux de traduction, ainsi qu’à des projets de médiation culturelle. Ces activités publiques ont pour objectif de transmettre son savoir et son expérience à la relève dans le domaine de la traduction littéraire.

La première bourse a été attribuée à Jean-Louis Besson, remarquable traducteur du théâtre allemand, qui jouit d’une grande expérience dans l’enseignement de la traduction, de la mise en scène et de la dramaturgie. Son projet pour ces trois mois: traduire la première partie du livre de Hans-Thies Lehmann, “Tragédie et théâtre dramatique” (Tragödie  und dramatisches Theater, Alexander Verlag, 2015).

Durant la conférence inaugurale, intitulée “Traduire le théâtre, une expérience à part”, Jean-Louis Besson nous parle de son domaine de spécialité. La question principale qui se pose: traduit-on le texte théâtral comme on traduit le poème ou le roman? La réponse est non, tout simplement car le théâtre ne consiste pas uniquement en un texte, c’est également un art oral. La spécificité du théâtre se trouve dans sa représentation, celle-ci est au centre lors du travail de traduction, tout comme elle l’était lorsque l’auteur a écrit la pièce. L’une des conclusions de Jean-Louis Besson est qu’il faut connaître le théâtre pour traduire le théâtre, c’est pourquoi le traducteur du texte théâtral est très souvent lui-même comédien ou dramaturge.

En ce qui concerne le programme Gilbert Musy, les prochaines dates à noter sont les suivantes :

  • Le 15 mai à 19h30, Joute de traduction au Studio André Staiger, Comédie, Bd des Philospophes 6, 1205 Genève, avec Jean-Louis Besson, Raphaëlle Lacord et Marina Skalova. En collaboration avec la Maison de Rousseau & de la Littérature.
  • Le 26 mai à 17h, Présentation publique du travail de la master class, au théâtre de La Grande de Dorigny
  • Le 17 juin à 18h, Lecture au Château de Lavigny, avec les résidents de la Fondation Ledig-Rowohlt.

De plus, le Château de Lavigny organise de juin à septembre, le dimanche à 18h, une série de soirées ouvertes à tous pour faire connaître au public ses écrivains et traducteurs en résidence.

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Une folle Nuit des Idées au Théâtre de Vidy

Le 25 janvier, un peu partout dans le monde, intellectuels, chercheurs et artistes se réuniront autour du thème “L’imagination au pouvoir” pour faire de ce monde un endroit où il fait encore bon penser. Depuis 2016, la Nuit des Idées rassemble des acteurs culturels de Los Angeles à Dakar en passant par Bruxelles, Buenos Aires, Katmandou, Paris… sans compter Zürich et Lausanne. Cet événement, qui a rassemblé plus de 180’000 participants en 2017, est une véritable vitrine de la politique culturelle française et promet, pour cette édition, de “rendre hommage à l’énergie des jeunesses de 1968” et de renouveler “la réflexion sur l’exercice du pouvoir”.

À Lausanne, c’est le Théâtre de Vidy qui sera mis à l’honneur lors d’une soirée mêlant le dernier spectacle de Jean-François Peyret “La Fabrique des Monstres ou Démesure pour mesure” à une table ronde à laquelle participera notamment le prix Nobel de chimie 2017 Jacques Dubochet. La Nuit des Idées lausannoise sera donc logiquement placée sous la question des relations que la science et l’art entretiennent. Un thème tout à fait approprié à la pièce de Jean-François Peyret, dont l’un des thèmes de prédilection se trouve être l’imagination d’un “théâtre de l’ère scientifique”. Sa dernière création cherche justement à mettre en scène le scientifique contemporain sous les traits d’un Prométhée moderne. On retrouvera d’ailleurs les deux comédiens principaux, Jeanne Balibar et Jacques Bonnaffé lors de la table ronde.

Cet événement s’annonce en tout cas comme une belle occasion de voir artistes, metteur en scène et chercheur exposer le théâtre à la science “comme on s’expose au soleil”.

Table ronde après le spectacle, le 25 janvier 2018 à 21h, entrée libre

www.lanuitdesidees.com/fr/program

Texte: Florian Mottier

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